Par : Fleury LJ
Publié : 14 novembre 2011

Eribert Affolter, RFJ, 13 novembre 2011

Radio Fréquence Jura RFJ Rubrique en patois du 13 novembre 2011 Auteur : Eribert Affolter Thème : Aventures dans le grand magasin ... en rêve !
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---- Rfj 13 novïmbre 2011 Aimis di patois bondjoué. Ï aî fait ïn sondge (un rêve). Bïn chur que djemais è n’poré voûere le djoué, mains è n’en tcha ! I étôs tchu lai piaice des dyimbardes d’vaint ïn gros maigaisïn. Ềnne poûetche en varre que s’bagnodait dains totes les sans, m’invitaie è entraie. Enson ènne lumiere que déraimait c’ment à pince tiu (à la disco). Ề y é grèynè Mairtchie di cie (marché du ciel). I n’sais’p bïn poquoi mains i m’encoéraidge d’allait voûere. I étôs tot écamis èt m’aippreutche po révisaie che mes eûyes n’m’fïnt’p ïn èrtieulon. Lai poûetche s’euvre tot per lé. I cheus les dgens c’ment ïn p’tét tchïn. Ề drate le tchairi des tchairats (des cadits). Mai premiere churprige ç’ât qu’è n’fât’p botaie 2 fraincs po décreutchie lai tchïnnatte. I révise che niun n’me beûye èt emprâte le premie tchairat. Les d’vaintures sont grebi de mairtchaindiges. Niun n’ât’p préssie. Les dgens sont piaijaint èt tchu tos les visaidges è y é ènne rusatte. J’i croûege mes véjïns, des connéçhainces, des dgens que travaiyiant d’aivô moi, des aimis di patois. Tot se bé monde aint bïn di djet. Les mairtchaindises sont bïn ïn ourdre. I muse que le diridgeou ât ïn hanne daidroit. I ècmence è rampiâtre mon tchairat. I pése dains les d’vaintures èt prend tot s’qu’è m’fât : - Ềnne pïnçatte d’échprit - Ềnne braissie de coéraidge - Des kilos de doucou - In câtchon de seûffraince (tolérance) - I présse tchu le numro traze po b’saie mon piein d’ainmoé - I prends en pésïnt ïn p’tét saitchât d’humilité. A long de lai soûetchie, des moncés de loétchries. Vôs peutes rempiâtre le tchairat èt vôs baigattes po vôs en botaie è r’bouse meuté. Ề fât mitnaint, i pésse en lai caîsse. Piepe de lumiere, ran ne cieutche. I demainde en lai daime cobïn i dais. Ran ! I n’en crait’p mes eûyes èt r’demainde encoè ïn cop. Ran ! Le Bon dûe é paiyie po toi. Mains les emballaidges te n’les boterai’p laivi, te les bèyieré è ton véjïn po qu’è v’nieuche tchri des mairtchaindises dains note « Maigaisin di cie ». Ât-ce que les dgens n’s’rïnt’p hèyerous tchu ènne bôle tât que s’té li ? Bïn chur mains s’n’était qu’ïn sondge. Dannaidge ! I m’seus révoyie, èt d’vaint de r’pare mes échprits, i aivôs encoé ènne rusate tchu le vésaidge. Èt bïn ç’ât tot po adjed’heû. I vôs tchvâ ïn bon duemoine èt ïn bon peûtou che vôs péssè è tâle. {E. Affolter} ---- Rfj 13 novembre 2011 Amis du patois bonjour, J’ai fait un rêve. Bien sûr jamais il ne se réalisera, mais tant pis ! J’étais sur le parking des voitures d’un grand magasin. Une porte en verre qui se promenait d’un côté de l’autre, m’invitait à entrer. En dessus une lumière qui clignotait comme à la disco. Il y était inscrit « Marché du ciel ». Je ne sais bien pourquoi, mais je fus tenté d’aller voir. Tout ému, je m’approchai pour être sûr que mes yeux ne me font pas une farce. La porte s’ouvre toute seule. Je suis les gens comme un petit chien. A droite, le garage des caddy. Ma première surprise fut qu’il ne faut pas mettre deux francs pour décrocher la chaîne. Je regarde si personne ne me surveille et emprunte le premier caddy. Les étalages regorgent de marchandises. Personne n’est pressé. Les gens sont aimables et sur tous les visages il y a un sourire. Je croise mes voisins, des connaissances, des gens qui travaillaient avec moi, des amis du patois. Tout ce beau monde a bonne façon. Les marchandises sont bien rangées. Je pense que le directeur est un professionnel. Je commence à remplir mon caddy. Je passe devant les étalages et prend tout ce qu’il me faut. - Une pincée de sagesse. - Une brassée de courage. - Des kilos de douceur. - Un carton de tolérance. Je presse sur le bouton treize pour peser mon plein d’amour. Je prends en passant un petit sachet d’humilité. A côté de la sortie, des monceaux de friandises. Vous pouvez remplir le caddy et vos poches pour vous en mettre à satiété. Et maintenant, je passe à la caisse. Pas de lumière, rien ne sonne. Je demande à la dame combien je dois ? Rien ! Je n’en crois pas mes yeux et redemande encore une fois. Rien ! Le Bon Dieu a payé pour toi. Mais les emballages tu ne les jetteras pas, tu les donneras à ton voisin pour qu’il vienne chercher des marchandises dans notre « Magasin du ciel ». Les gens ne seraient-ils pas heureux sur une Terre telle que celle-là ? Bien sûr mais ce n’était qu’un rêve. Dommage ! Je me suis réveillé, et avant de reprendre mes esprits, j’avais encore un sourire sur le visage. Et bien c’est tout pour aujourd’hui. Je vous souhaite un bon dimanche et un bon appétit si vous passez à table. {E. Affolter}