Par : Fleury LJ
Publié : 22 septembre 2012

Météo

Lai Babouératte. La Coccinelle

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Révisaie le cie po y tchri des sïngnes prévoiyaint le temps qu’è veut faire dains les djoués è vni, n’ât pus en lai môde. Les sciençous en météo d’adjd’heu odjoiyant d’âtres moiyïns po prédjie de lai pyeudge obïn di soroiye po lai snainne. Pon aidé chûr  ! Lai térre se rétchâde pe tchaimbole totes nos baiyies, qu’ès dyant. Craibïn  ! Afaint, y vôe encoué mon graind-pére, les eûyes viries vés le cie. È raibaittie son véye tchaipé su le sevré, botaie sai main en aimîere su les eûyes pe nos faisait paitaidgie ses cognéssainces en météo  ! Nos, nos en riains dôs câle, mains ses aivisâles étaïnt quâsi aidé djeûtes. En cheuyaint ses remairtches, les traivés des tchaimps s’aiccouédjaïnt aivô les beurlïndyes di temps. Aivô l’aîdge,graind-pére saivait tot pyein de ditons en raippot aivô le temps. È diait  : -Tchaind les tchaits se laivant derrie les aroiyes, que les éssattes rentrant taîd â besson, se le voul des hèlombrattes raîssant le paitérre, pe vôe lai yune envirtolèe d’ïn soiche de brussâle, de meînme se les ôvries des tchaimps int les mains soitches, çât des présaidges de peut temps. Po di soroiye, è nos diait  : - Se les hèlombrattes voulant hât dains le cie, pe lai fâ di soiyou demouére yausainte en lai fâtche di maitïn. Tot pitche di bé, se les roudges yémaices se trïnnant pai térre. Svent le paiyisain maiynaie son barométre. Ç’ât sïmpye è faire. Pare lai boquatte d’ène fuatte, lai dégainie de ses braintches, sâf ène d’ène san. On cope çtée-ci d’ène londgeou de doze centimétres, on l’écôeche, le bout taiyie en ponte, voili ïn barométre, pus djeûtement ïn hydrométre construt. Èl ât cyoulè, le pus svent en lai pôetche de graindge, de lai san de méneût, voùé on aî entchaipyè quéques entaiyes, ponts de rpére. Braintche aibéssie ïndique bé temps  ; braintche redrassie, de lai pyeudge. Tot sïmpye. Fayait y musaie  ! Les môetches aito, djuant des toés cheûyaint le temps. On raiconte  : En déze-nûe cent heute, an-nèe voùé de grôsses pyeudges int tchois tot les djoués, dains le Cyôs-di-Doubs. Pon ène môetche è montaie su l’haintchat des pâtchous. Çoli ne poyait durie. Ïn mouérdju de lai pâtche déchérie  : Y ai oyû raicontaie qu’és Roudges-Térres nos y trovant bïn des tchoses  ; en y bottaint le prie bïn chûr  ! A laité des Rôes, les môetches si trovant è fouéson. Tot content, aivo doux aimis, nos vlent allaie en aitchetaie ène boûete. Aichetôt dit, aichetôt fait. De rtoué tchie yôs, ès n’int ren de pus préssie que de yeûvaie le tchevétche de lai boûete po beûyie lai vidyou des môetches. Çtées-ci int tôt fait de s’envoûlaie. Devaint loûe èrtchelon, les aimis n’int ren trovè de moiyou è faire que d’essaipaie les brais pe breûyie  : « Les môetches voulant, le bontemps ât li, bouénnes dgens   » {Lai Babouératte}

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Regarder le ciel pour y chercher des indices, présages du temps qu’il fera dans les jours à venir, n’est plus à la mode. Les savants en météo d’aujourd’hui utilisent d’autres moyens pour prévoir de la pluie ou du soleil pour la semaine. Pas toujours exact  ! La terre se réchauffe et chamboule toutes nos données, qu’ils disent. Peut-être  ! Enfant, je vois encore mon grand-père, les yeux fixés vers le ciel. Il rabattait son vieux chapeau sur le front, mettait sa main en visière sur les yeux et nous faisait partager ses connaissances en météo  ! Nous, nous en riions sous cape  ; mais ses idées ingénieuses se révélaient presque toujours justes. En suivant ses remarques, les travaux des champs s’accordaient avec les caprices du temps. Avec l’âge, grand-père savait beaucoup de dictons en rapport avec le temps. Il disait  :  - Lorsque les chats se lavent derrière les oreilles, que les abeilles rentrent tard à la ruche, que le vol des hirondelles rase le sol et voir la lune entourée d’un cercle brumeux, de même, si les ouvriers des champs ont les mains sèches, se sont des présages de vilain temps. Pour du soleil, il nous disait  : - Si les hirondelles volent haut dans le ciel et la faux du faucheur reste luisante à la fauche du matin. Tout pareil du beau si les limaces rouges se traînent par terre. Souvent, le paysan bricolait son baromètre. C’est simple à faire. Prendre la cime d’un sapin, la dégarnir de ses branches, sauf une d’un côté. On coupe celle-ci d’une longueur de douze centimètres, on l’écorce, le bout taillé en pointe, voilà un baromètre  ; plus exactement un hygromètre construit. Il est cloué le plus souvent à la porte de grange du côté Nord, où on a entaillé quelques graduations, points de repère. Branche abaissée indique beau temps  ; branche redressée, de la pluie. Tout simple. Fallait y penser  ! Les mouches aussi jouent des tours suivant le temps. On raconte  : En dix-neuf cent huit, année où de grandes pluies sont tombées tous les jours dans le Clos-du-Doubs. Pas une mouche à monter sur l’hameçon des pêcheurs. Ça ne pouvait durer. Un mordu de la pêche déclara  : - J’ai entendu raconter qu’aux Rouges-Terres nous y trouvons bien des choses  ; en y mettant le prix, bien sûr  ! A l’étang des Royes, les mouches foisonnent. De suite, avec deux amis, nous voulons aller en acheter une boîte.  Sitôt dit, sitôt fait. De retour chez eux, ils n’ont rien de plus pressant que de lever le couvercle de la boîte pour guigner la vigueur des mouches. Celles-ci ont tôt fait de s’envoler. Devant leur bévue, les amis n’ont rien trouvé de mieux à faire que d’agiter les bras et brailler  : « Les mouches volent, le printemps est là, bonnes gens   » { La Coccinelle} ---- {Qui construira le baromètre avec une branche de sapin ? Merci de nous envoyer la photo !} ----