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Par : Fleury LJ
Publié : 6 octobre 2011

Le parler franc-montagnard, Paul Bacon & Jules Surdez

Le parler franc-montagnard

{{Paul Bacon, Les Franches-Montagnes, Pays des Hautes Joux,}} Ed. Générales SA Genève, 1957, pp.195,196 Notes de M. J. Surdez {« II est regrettable que sauf dans quelques lieux écartés les « Taignons » si attachés à leur passé, aient grandement abandonné, depuis un demi-siècle, leur parler ancestral. Les deux patois employés à la Montagne commençaient à se corrompre lorsque, de 1904 à 1907, les futurs rédacteurs du « Glossaire romand » établirent les « Tableaux phonétiques » du langage paysan de 60 communes du pays romand. Une graphie assez compliquée s’efforça de rendre aussi exactement que possible les nombreuses nuances de la prononciation des mots. Depuis plus d’un siècle, nombre de patois s’étaient altérés par la substitution de nouveaux vocables aux termes archaïques inconnus aux nouvelles générations. Le tableau phonétique établi pour le patois des Cerlatez a aussi trait au parler archaïque assez peu harmonieux de la région franc-montagnarde s’étendant des Rouges-Terres à la commune des Bois. Chose curieuse, celui de Courtedoux, en Ajoie, concerne également la partie du plateau allant de Goumois à St-Brais. Il est aussi la transcription assez fidèle du patois de la partie occidentale de l’Ajoie, du Clos-du-Doubs et de la région orientale du plateau franc-montagnard. Ce parler est plus agréable que l’autre. Les Montagnards des Bois, du Noirmont, des Breuleux, de Muriaux, etc. Disent « pon » pour pas ou point. On les surnomme les « Ponsenious » parce qu’ils « ponsienne ». Pour eux, le « tché » est la cuisine ; la « reûssue » l’après-midi ; « dinse lai » veut dire ainsi, comme cela ; la « croeupiôle » est l’ordurier ; « lai raimesse » le balai. A Montfaucon, à St-Brais, à Epauvillers, etc. on dit : « pe », « tieûjenne », « vâprè », « dïnche », « écouve », etc. On trouve assez peu de textes patois de l’un ou l’autre des deux parlers populaires de la Montagne. »} L’idiome de nos pères, le patois pittoresque et savoureux tend à disparaître. Il aurait dû vivre dans nos campagnes ; il convient aux durs travaux de la glèbe, à la vie pénible des champs, marquée d’efforts et de soucis, mais empreinte du sceau de la liberté. Parler patois, c’est une façon d’aimer son pays, c’est maintenir la tradition. De même que l’on s’attache aux vieilles choses, que l’on conserve et protège les documents anciens, les monuments antiques, témoins des aspirations du passé, de même on vénère le doux parler du terroir, pure et vivante expression de l’âme jurassienne.