Publié : 22 octobre 2021

La monnaie

Lai m’noûe

Bernard Chapuis

Publié dans le Quotidien Jurassien le 22 octobre 2021

Lai m’noûe

Mots et expressions à propos de la monnaie Ci vardi, nôs v’lans djâsaie d’ lai m’noûe, ïn pô de çtée d’âdj’d’heu, ïn pô de çtée di véye temps. Lai pus p’tète piece, c’ât lai raippe. Ïn sô en vât cïntye. Èl en fât cent po faire ïn franc. És baptêmes, nôs raippele Simon Vatré, ç’ât lai môde que lai marrainne youpeuche des nâyes és afaints. Des côps, èlle youpait âchi des p’tèts sôs. Tiaind que tchainte le coucou, è fât aivoi dains sai baigatte â moins ïn poûere petèt sô. - C’était bïn, hyie â soi ? - Oh nian, t’és bïn fait de d’moéraie en l’hôtâ. I m’ seus emmiedgè è cent sôs l’hoûere. È fât craire que çte lôvre feut des pus ennuyainnes. Â premiere moitan di siecle péssè, è y aivait encoé le biat de cïntye francs. È poétchait l’imaidge de GuillaumeTell l’éb’lâtre chu l’épâle. Dains lai tchainson, çtu que sondgeait è s’ mairiaie aivait des étius, d’ lai tiere, ïn bé tchété. Le denie ât ènne véye m’noûe en airdgent di temps des Romains. Simon Vatré, encoé lu : « Les trente denies de Djudas n’yi aint pe poétchaie tchaince. » Tchétyun l’ sait bïn, les sôs ne faint pe le bonhèye. Ç’ n’ât p’ ènne réjon po les tchaimpaie poi lai f’nétre. Note lai raippe, le centime (en allemand der Rappen) ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

La monnaie

Mots et expressions à propos de la monnaie Ce vendredi, nous allons parler de la monnaie, un peu de celle d’aujourd’hui, un peu de celle d’autrefois. La plus petite pièce, c’est le centime. Un sou en vaut cinq. Il en faut cent pour faire un franc. Aux baptêmes, nous rappelle Simon Vatré, c’était la mode que lai marraine lance des dragées aux enfants. Parfois, elle lançait aussi des petits sous. Quand chante le coucou, il faut avoir dans sa poche au moins un pauvre petit sou. - C’était bien, hier soir ? - Oh non, tu as bien fait de rester à la maison. Je me suis emmerdé à cent sous de l’heure. Il faut croire que soirée fut des plus ennuyeuses. Dans la première moitié du siècle passé, le billet de cinq francs était encore en usage. Il portait l’image de Guillaume Tell l’arbalète sur l’épaule. Dans lai chanson, celui qui songeait à se marier avait des écus, de la terre, un beau château. Le denier est une ancienne monnaie en argent du temps des Romains. Simon Vatré, encore lui : « Les trente deniers de Judas ne lui ont pas porté chance. » Chacun le sait bien, les sous ne font pas le bonheur. Ce n’est pas une raison pour les jeter par la fenêtre.