Publié : 30 octobre 2020

Une action

Ènne action

Bernard Chapuis

Publié dans le Quotidien Jurassien le 30 octobre 2020

Ènne action

Dains l’ temps, è y aivait dous cinémas è Poérreintru, le Colisée èt peus le M’lïn. È y en aivait âchi yun è Bonfô, ïn âtre è Sïnt-Ochanne. Quaitre donc, ran que po l’Aidjoûe. Ès s’ sont çhioûes l’yun aiprés l’âtre. Le drie è se çhioûere feut le Colisée è Poérreintru. Enfïn, ïn nové cinéma s’ât euvie dains lai vèllle des prïnces-évêtyes. C’était l’ grant môment, d’aivô tos ces Aidjolats que rittant â Cinémont tchie les Trissous. Cinémajoie – ç’ât son nom – se trove Vie de Béfoûe, dans l’ Collédge Sïnt-Charles. Ïn grant poiye tot neû, des bieuves sèlles laivou qu’an s’ siete en l’aîje èt peus chutot – i airôs daivu aicmencie poi li – des dgentiyes fannes que vendant les byats èt qu’aint aidé ïn aimabye mot. Ènne fïn d’ vâprèe, ïn hanne s’ préseinte en l’aittyeuye. Èl ât v’ni tot d’ pai lu dâ l’Hôtâ des Piaintchattes en boussaint son tchairrat-déambulou. - Vôs faites ènne action po les véyes ? qu’é d’mainde. - Poidé ô, Chire, nôs n’ les ains p’ rébyès. Nôs les révoyans en la fïn di film. Note les Trissous, sobriquet des habitants de Delémont « Le lien entre le cinéma et Porrentruy est très ancien puisqu’il semble que l’un des frères Lumière soit venu à diverses reprises à Porrentruy pour y présenter les premiers films de l’histoire du cinéma. » (Site de Cinémajoie) ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Une action

Autrefois, il y avait deux cinémas à Porrentruy, le Colisée et le Moulin. Il y en avait aussi un à Bonfol, un autre à Saint-Ursanne. Quatre donc, rien que pour l’Ajoie. Ils se sont fermés l’un après l’autre. Le dernier à se fermer fut le Colisée à Porrentruy. Enfin, un nouveau cinéma s’est ouvert dans la cité des princes-évêques. C’était le grand moment, avec tous ces Ajoulots qui courent au Cinémont à D’lémont. Cinémajoie – c’et son nom – se trouve route de Belfort, dans l’enceinte du Collège Saint-Charles. Une grande salle flambant neuve, des sièges bleus confortables, et surtout – j’aurais dû commencer par là – pour la vente des billets de charmantes dames qui ont toujours un mot aimable. Une fin d’après-middi, un monsieur se présente à l’accueil.Il est venu tout seul du Foyer des Planchettes en poussant son déambulateur. - Vous faites une action pour les vieux ? demande-t-il. - Certes, Monsieur, nous ne les avons pas oubliés. Nous les réveillons à la fin du film.