Publié : 31 août 2020

Chemins, sentiers et routes

Tchemïns, sentes èt vies

Bernard Chapuis

Publié dans le Quotidien Jurassien le 21 août 2020

Tchemïns, sentes èt vies

Chemins, sentiers et routes 

Po ïn côp, ç’ n’ât p’ ènne hichtoire. È m’en encrât. Des hichtoires, i n’en aî p’ dïnche des moncés d’aivaince dains ïn tirou. Craites-me, ç’ n’ât p’aijie de trovaie tchéque vardi ènne novèlle fôle. Èt peus, èl ât bon de soûetchi des senties baittus. Djeutement, i vôs veus pailaie adj’d’heû des tch’mïns. Pour une fois, ce n’est pas une histoire. Je le regrette. Des histoires, je n’en ai pas comme ça dans un tiroir. Croyez-moi, il n’est pas facile de trouver chaque vendredi une nouvelle anecdote. Et puis, il est bon de sortir des sentiers battus. Justement, je vais vous parler aujourd’hui des chemins. Lai vie, la voie, la route, le chemin, et parfois la rue. Èl allait en lôvre en lai Vie d’Bonfô. Il fréquentait (une jeune fille) à la rue de Bonfol. È n’ fât p’y allaie poi quaitre vies. Il ne faut pas y aller par quatre chemins. Lai gasse ou lai viatte, la ruelle. Le diminutif gassatte peut être rendu par venelle. Les gasses de la vieille ville de Porrentruy sont une curiosité qu’on parcourt accompagné d’un guide. Ènne ébîme, une fondrière. Le mot se retrouve dans le dicton : Mois d’aivri, mois d’ébîmes, mois d’avril, mois des fondrières causées par les intempéries. Le tch’mïn de défrut’ment, le chemin de défruitement qui va de la ferme aux parcelles cultivées. Le tch’mïn de yudgeaidge, le chemin de schlittage, tracé par la schlitte, sorte de grosse luge qui servait à débarder le bois. Le tch’mïn d’croux, le chemin de croix. È Cornô, è y é ïn tch’mïn d’ croux dains les tchaimps. À Cornol, il y a un chemin de croix en plein champ. Ne t’embarraiche pe des tchïns que dgeaippant chu ton tch’mïn. Ne t’embarrase pas des roquets qui aboient sur ton chemin. Ne vai pe laivou que le tch’mïn moène. Vai laivou qu’è n’y é p’ de tch’mïn èt peus léche ènne traice. Ne va pas où conduit le chemin. Va où il n’y a pas de chemin et laisse une trace. ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis