Publié : 6 mars 2020

Délicieux archaïsmes

Bernard Chapuis

Publié dans le Quotidien Jurassien le 6 mars 2020

Délicieux archaïsmes

Les archaïsmes sont des mots sortis de l’usage, considérés aujourd’hui comme vieillis et la plupart du temps absents des dictionnaires usuels. Ceux que notre patois a conservés nous rappellent les richesses de l’ancien français. Pour s’informer de la date, on dit : Qué quantieme nôs sons ? Quel quantième sommes-nous ? N’est-ce pas préférable à : On est le combien ? Ènne dgerènne, une poule, correspond à l’ancien français géline. Simon Vatré écrit : An fait è r’craire és fôs que les dgerènnes ôvant tchu les sâcies. On fait croire aux fous que les poules pondent sur les saules. È n’ m’en tchât, peu importe, ça m’est égal. A relier à l’archaïsme peu me chaut. - Tiaind qu’è fât qu’i v’nieuche, lai vâprèe o bïn l’ soi ? - È n’ m’en tchât. Quand dois-je venir, l’après-midi ou le soir ? - Peu importe. Le devantier, tablier de femme, a survécu dans le d’vaintrie. Èlle soûetchait du chari èt poétchait di p’tèt bôs dains son d’vaintrie. Elle sortait du bûcher et portait du petit bois dans son tablier. L’aidiaice, la pie. Te baidgeules cment ènne aidiaice. Tu bavardes comme une pie. Ïn airâ, une airée, quantité de gerbes qu’on met en une fois sur l’aire. Ïn airâ d’ froment. Une airée de froment. Airâ est aussi utilisé dans le sens de grande quantité : Ïn airâ d’ maireules, une grande quantité de morilles. ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis