Publié : 1er février 2019

L’hypnose

L’hypnose

Bernard Chapuis

Publié dans le Quotidien Jurassien le 1 février 2018

L’hypnose

Le Dio èt son aimi Colas aint cheuyè ènne djâs’rie chu l’hypnose. L’hypnotisou é aipp’lè ïn hanne dains l’ public èt l’ai fait montaie ch’ les lavons â long d’ lu. { I vôs veus endremi,} qu’è yé dit. {Çhioûetes les oeûyes !} Èl é comptè djuqu’è trâs. Aiprés, è yi é fait faire ç’ qu’è v’lait. -- Nôs dairïns faire l’expérience, dit le Dio en ci Colas -- Te crais qu’ çoli veut martchi ? Èt peus d’aivô tiu ? -- D’aivô ci Firmin. Tïns, le voili djeut’ment que bousse lai poûetche. Le Dio : -- Firmin, t’ n’és p’ veni en çte djâs’rie chu l’hypnose hyie â soi ? Te n’ sais p’ ç’ que t’ és manquè, hein Colas ? Mit’naint, nôs poéyans endremi les dgens. Pe de daindgie. S’ t’és d’aiccoûe, nôs v’lans prôvaie chu toi. -- I n’ doûe djemais le djouè. -- T’n’ és qu’è t’étendre chu ci divan èt ne pus muser en ran. Léche-te faire ! Firmin çhôrit, s’aillondge èt çhoûe ses dous l’oeuyes. - I compte, dit le Dio. D’vaint qu’i n’airriveuche è trente, te dremirés cment ènne piere. Dieche, vingt, trente. Firmin ne boudge pus. -- Èt peus mit’naint, oûrdanne le Dio, yeuve le brais gâtche ! Èt Firmin yeuve le brais gâtche ! -- Ç’ât d’ lai mâgie, dit ci Colas que raivoéte tot ébâbi. I n’ l’airôs djemais craiyu. -- Ât-ce qu’i peus r’béchie mon brais ? demainde Firmin. Èt ci Dio, tot éffrôtè : -- Yè quoi, te n’ dremôs pe ? Note éffrôtè, contrarié ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
L’hypnose Georges et son ami Colas ont suivi une conférence sur l’hypnose. L’hypnotiseur a appelé un homme du public et l’a fait monter sur scène à ses côtés. {Je vais vous endormir,} lui dit-il.{ Fermez les yeux !} Il a compté jusqu’à trois. Après, il lui a fait faire ce qu’il voulait. -- Nous devrions faire l’expérience, dit Georges à Colas. -- Tu crois qu’ ça va marcher ? Et puis avec qui ? -- Avec Firmin. Tiens, le voilà justement qui ouvre la porte. Georges : -- Firmin, tu n’es pas venu à cette conférence sur l’hypnose hier soir ? Tu ne sais pas ce que tu as manqué, n’est-ce pas, Colas ? Maintenant, nous pouvons endormir les gens. Aucun danger. Si tu es d’accord, nous allons tenter l’expérience sur toi. -- Je ne dors jamais le jour. -- Tu n’as qu’à t’étendre sur ce divan et ne plus penser à rien. Laisse-toi faire ! Firmin sourit, s’allonge et ferme ses deux yeux - Je compte, dit Colas. Avant que j’arrive trente, tu dormiras à poings fermés. Dix, vingt, trente. Firmin ne bouge pus. -- Et maintenant, ordonne Georges, lève le bras gauche ! Et Firmin lève le bras gauche ! -- C’est de la magie, dit Colas. Je ne l’aurais jamais cru. -- Est-ce que je peux abaisser mon bras ? demande Firmin. Et Georges, tout contrarié : -- Hé quoi, tu ne dormais pas ?