Publié : 30 juillet 2018

Le sacristain et la veuve

L’tchaivie et la vave

Louis-J. Fleury

L’tchaivie et la vave

Ci Djulot è çte Djeanne se déchpitaient d lai pitchatte di djo è l’aluméria di soi. Ïn calvaire ! Ēs n’se suppouétchaient pu. Voili qu’ not’ Djulot déménaidge â chteurti di Bon Dûe. Çte Djeanne n’ le montrait pe, ma el était binhaierouse. Aiprès quèques smaines èlle é eu des remôes. Ay tot d’mème nos poyaint djasaie, i veut botaie queques sieurattes a cemtîre. Tos les djos, èll’ ritait à cemtîre et botait ses sieurattes tchu ci Djulot. Ma po r’vni èll’ n’ se rvirait pe et martchait à l’embours, tote couérbèe. L’ tchaivie la ravoitait bïn churpris. En lai fïn, è yi d’mainde : Ma Djeanne, te l’aimôs tallement ci Djulot que te d’meures couérbèe et à l’embours djunque en la sôetchie di cemtîre ? Dé nian, ç’ n’ât p’ çoli, ma ci Djulot m’ diait todjo : Djeanne, t’és ïn tchu è revoyie ïn mort !

Le sacristain et la veuve

Jules et Jeanne se disputaient du point du jour à l’angélus du soir. Un calvaire ! Ils ne se supportaient plus. Voici que notre Jules déménage au jardin du Bon Dieu. La Jeanne ne le montrait pas, mais elle était bienheureuse. Après quelques semaines elle a eu des remords. Ah, tout de même on pouvait causer, je veux mettre quelques fleurettes au cimetière. Tous les jours, elle courait au cimetière et posait ses fleurettes sur le Jules. Mais pour revenir, elle ne se retournait pas et marchait à l’envers, toute courbée. Le sacristain la regardait, tout surpris. A la fin il lui demande : Mais Jeanne, tu l’aimais tellement ce Jules pour demeurer courbée et à l’envers jusqu’à la sortie du cimetière ? Mais non, ce n’est pas cela mais Jules me disait toujours : Jeanne, t’as un postérieur à réveiller un mort !