Publié : 8 septembre 2017

Yainnure (5)

Publié dans le Quotidien Jurassien le 8 septembre 2017

Yainnure (5)

Breûyie, crier. Le breuyèt, le cri. Tchéque maitïn, en lai pitçhatte di djoué, son breuyèt révoyait quasi tot l’quoitchie. Chaque matin, un peu avant le jour, son cri conquérant réveillait tout le quartier. Çhaile, faible. Dâs sai malaidie, èl ât d’morè çhaile. Depuis sa maladie, il est resté faible. (Simon Vatré). Lai çhailance, la faiblesse ; çhaili, faiblir. Chneûquaîe, chercher, farfouiller, fureter, fouiner. Un couple ne se parlait plus depuis un mois. Fatigué de boquer (bouder, faire la tête), le mari s’est mis à fureter dans toute la maison, dérangeant l’ordre établi. Exaspérée, sa femme lui demande : Qu’ât-ce te chneûques, ? – Tai langue, èt peus i l’aî r’trovè. Chteuquaie c’est faire une partie de cartes. Gnolu, qu’ât-ce que fos d’ botaie ton bour chu mon nel ? Nôs sons ensoéne. Imbécile, qu’est-ce qui te prend de mettre ton bour sur mon nel ? Nous sommes ensemble. Coéyat, costaud. Deux frères exploitaient le domaine agricole hérité des parents. Ils se détestaient et la tension entre eux était permanente. Souvent, ils en venaient aux coups. A l’agonie, l’aîné regrettait ce gâchis et disait à son cadet : Te m’poidgenes ? Tu me pardonmes ? A quoi l’autre, insensible à ces sentiments de dernière minute, répondit : Vire-te contre le murat èt peus mûe en bon coéyat. Tourne-toi contre le mur et meurs courageusement. L’heure n’était pas au pardon et à la sensiblerie. ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
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