Par : Fleury LJ
Publié : 7 novembre 2014

Vaccination

Vaiccination

Bernard Chapuis

Paru dans LQJ du 7 novembre 2014

Vaiccination

{ L’èrbâ, ç’ât lai séjon des pieudges èt des reûtches. An r’commainde de s’faire vaiccinaie contre lai dïndye, les véyes chutot, s’ès v’lant péssaie l’huvie sains tchoére malaites. Mains tot l’monde n’ât p’di meinme aivis. Ôyites : - Te t’és fait vaiccinaie contre lai dïndye ? - Nian, nian, ç’ât tot des trueries qu’ès t’ fotant dains l’saing. En pus, çoli cote. Ç’ât des sôs fotus poi lai f’nétre, des sôs que vaint enritchi cés grôsses boétes de Baîle, cés qu’aint soûeyie les bôs entre Bonfô et Prouse. - Poétchaint … - Nian, nian. Mai mére ne s’ât p’ fait vaiccinaie, èt peus èlle ât moûe è nonante ans. Sa mére en lée, èlle l’é t’aivu, lai dïndye, çtée de dieche-heûte, bïn pus daindgerouse. È n’yi aivait p’de vaiccin en ci temps-li. Èlle en é rétchaippè. Te m’snieules d’aivô tes vaiccins. - Pe pe pe. Tai mére, ç’ât tai mére. Moi, ç’ât moi. Te n’és p’yé ç’qu’èls aint graiy’nè dains lai Feuille di saim’di ? Èt peus, d’lai dïndye, èls en aint encoé djâsè és novèlles, hyie â soi. - Vai t’faire fotre d’aivô tes vaiccins ! - Te f’rés cment te voérés. Moi, i l’veus faire, ci vaiccin. Lai dïndye, ç’ât ènne grave malaidie. An peut d’moéraie leûne. I l’sais, i l’aî t’aivu !} {lai dïndye,} la grippe {leûne,} idiot ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Vaccination

L’automne, c’est la saison des pluies et des rhumes. On recommande de se faire vacciner contre la grippe, surtout les personnes âgées, si elles veulent passer l’hiver sans tomber malades. Cependant, tout le monde n’est pas du même avis. Écoutez : - Tu t’es fait vacciner contre la grippe ? - Non, non, c’est tout de la saloperie qu’on t’injecte dans le sang. En plus, ça coûte. C’est de l’argent jeté par la fenêtre, des sous que vont enrichir ces grosses firmes de Bâle, celles qui ont pollué les forêts entre Bonfol et Pfetterhouse. - Pourtant … - Non, non. Ma mère ne s’est pas fait vacciner, et elle est morte à nonante ans. Sa mère l’a eue, la grippe, celle de dix-huit, bien plus dangereuse. Il n’y avait pas de vaccin dans ce temps-là. Elle en a réchappé. Tu m’ennuies avec tes vaccins. - Pe pe pe. Ta mère, c’est ta mère. Moi, c’est moi. Tu n’as pas lu ce qui a paru dans le Quotidien de samedi ? Et puis, de la grippe, on en encore parlé hier soir aux nouvelles. - Fous-moi la paix avec tes vaccins ! - Tu feras comme tu voudras. Moi,je veux le faire, ce vaccin. La grippe c’est une maladie grave. On peut rester idiot. Je le sais, je l’ai eue ! ---- La chronique patoise du QJ en direct :