Par : Fleury LJ
Publié : 30 août 2014

Ïn vyaidge en Lai Piere

Bernard Chapuis

Paru dans LQJ du 29 août 2014

Ïn vyaidge en Lai Piere

{En quaitoûeje, dous d’l’âtre sens d’lai frontiere, l’Albin èt peus l’Thomas étïnt paitchis po lai dyiere. C’était du, brament d’yos caimrades tchoéyïnt. L’ Albin èt l’Thomas étïnt craiyaints. Tchétyun aivait son tchaip’lat dains sai baigatte. L’Albin, le pus véye, était dje mairiè. Le Thomas fréquentait ènne de Bure. Ïn soi qu’èl en aivait gros ch’le tiûere, l’Albin dié : - Te sais quoi, è nôs s’fât confiaie en la Vierdge. - T’és réjon. S’nôs en rétchaippans, nôs adrons è pie dâ tchie nôs djuqu’en Lai Piere.  - Nôs y adrons en sabats d’aivo des p’téts pois bïn sats dains nos sabats. Ès sont rvenis vétyaints. - È fât tni nos engaidg’ments, raippele l’Albin. Ïn bé maitïn, ès s’sont botès en tch’mïn po lai Piere. Le pus djûene mairtchait dvaint è vive aillure. L’Albin cheuyait mâlaîgiement : - Dis voûere, tritchou, qu’è fait en s’léchant tchoére ch’le ran, t’n’és p’botè d’ces p’téts pois dains tes sabats ? - Que chié, que chié, mains dvaint que d’paitchi, i les aî tieuds.} ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
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Un pélerinage à Mariastein

En mil neuf cent quatorze, deux hommes de l’autre de la frontière, Albin etThomas, étaient partis à la guerre. C’était dur, nombre de leurs caamarades tombaient. Albin etThomas étaient croyants. Chacun avait son chapelet dans sa poche. Albin, l’aîné était déjà mairié. Thomas fréquentait une fille de Bure. Un soir qu’il en avait gros sur le coeur, Albin dit : - Te sais quoi, il faut nous confier à la Vierge. - Tu as raison. Si nous en réchappons, nous irons à pied de chez nous juqu’à Mariastein. - Nous nous y rendrons en sabots avec des petits pois secs dans nos sabots. Ils sont revenus vivants. - Il faut tenir nos promesses, rappelle Albin. Un beau matin, ils se sont mis en route pour Mariastein. Le plus jeune marchait devant à vive allure. Albïn suivait pénblement : - Dis donc, tricheur, dit-il en se laissant tomber sur le talus, tu n’as pas mis de petits pois dans tes sabots ? - Mais si, mais si, mais je les ai cuits avant de partir. ---- La chronique patoise du QJ en direct :