Par : Fleury LJ
Publié : 7 février 2014

Consanguinité

Di meinme saing

Bernard Chapuis

Paru dans LQJ du 7 février 2014 {Tiaitrinatte èt Pierat s’ainmant bïn. Ès vaint en l’écôle en s’bèyant lai main. Lai maîtrasse lés è botès dains l’ meinme bainc. Cés dous-li, çoli s’rait dannaidge d’ lés sépairaie. Aiprés l’écôle, Tiaitrinatte èt Pierat preniant l’recègnon tchèz l’un tchèz l’âtre, ès faint yôs taîtches ensoène èt peus ès djuyant djunque en lai moirande. Èls aint condgie çte vâprèe. Ès profitant d’lai noi po yudgie laivou qu’è y é ènne côte pe trop roide. Èls aint conchtrut ïn bonhanne de noi, d’aivo ènne cairatte po l’nèz, dous tchairbons po lés eûyes èt peus ïn capèt chl’ai téte. Sietès â long cment dés aimoérous, èls aidmirant yôte traivaiyie. – Te sais quoi, Tiaitrinatte, que dit Pierat, tiaind qu’i srai grôs, i t’veus mairiaie. – I voérôs bïn, Pierat, mains ç’ n’ât p ‘possibye. – Yé bïn poquoi ? – Poéche que, tchéz nôs, ès s’ mairiant tus entre poirents. Mon graind-pére é mairiè mai graind-mére, mon pére é mariè mai mére, mon onçha é mairiè mai tainte.} Bernard Chapuis ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Traduction Consanguinité

Catherinette et Pierrot s’aiment beaucoup. Ils vont à l’école en se donnant la main. La maîtresse les a placés dans le même banc. « Ces deux-là, dit-elle, ce serait dommage de les séparer. » Après l’école, Catherinette et Pierrot prennent le goûter tantôt chez l’un tantôt chez l’autre. Ils font leurs devoirs ensemble et jouent jusqu’au souper. Ils ont congé cet après-midi. Ils profitent de la neige pour luger là où la côte n’est pas trop raide. Ils ont construit un bonhomme de neige, avec une carotte pour le nez, deux charbons pour les yeux et un bonnet sur la tête. Assis côte à côte comme des amoureux, ils admirent leur travail. - Tu sais quoi, Catherinette, dit Pierrot, quand je serai grand, je vais t’épouser. - Je voudrais bien, Pierrot, mais ce n’est pas possible. - Eh bien, pourquoi ? - Parce que, chez nous, ils se marient tous entre parents. Mon grand-père a épousé ma grand-mère, mon père a épousé ma mère, mon oncle a épousé ma tante. ---- La chronique patoise du QJ en direct :