Par : Fleury LJ
Publié : 11 janvier 2014

l’Appersion

La veille des Rois

Bernard Chapuis

Paru dans LQJ du 10 janvier 2014

L’Appersion La veille des Rois

Dans la soirée qui précède les Rois, les jeunes gens renouvelaient leurs aubades de Sylvestre accompagnées de coups de fouet. Le mot appersion fait allusion à l’apparition de l’étoile des mages. Dans Les Fêtes légendaires du Jura bernois (1924), Célestin Hornstein relève un chant de circonstance, recueilli dans la Vallée de Delémont. L’orthographe originale a été respectée : {Ç’ât sti soi ïn soi Moyou que les âtres sois. Ç’ât por ça qu’en vos vïnt voi. Ç’ât le soi de l’Appersion. Aillondgie bïn vos bâtons Per droi è per rézon. Nos adrains èva les près Retieudre lai rozè, Lai grosse è lai menue. Nos adrains dou è dou, Lai tête dedo le djou, Chu ! Le pomé, chu ! Le raimé. Nos adrains en lai tchairue ; Po nos seré l’étrain, Po l’ maître seré le grain.} Le pomé et le raimé sont les boeufs sous le joug, l’un pommelé et l’autre tacheté. ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
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Traduction Avec mes meilleurs voeux

L’an treize est mort. Cela ne sert à rien de regarder en arrière. Ce qui est fauché est bas. Nous sommes maintenant en quatorze. Il y a cent ans, c’était la guerre, la dernière des dernières (la der des der). Nos soldats gardaient la frontière. Français et Allemands s’entretuaient. Qu’ont-ils gagné, dites-moi ? Un peu plus de vingt ans près, ils recommencent. Nos années passent, nous n’y pouvons rien. Quand commence une nouvelle année, on se demande toujours ce qu’elle va nous apporter. Nul ne sait ce que l’avenir lui réserve. Mieux vaudrait tirer les leçons du passé. Un vieux sage me disait :« Personne ne peut vivre à ta place. Il te faut vivre du mieux que tu peux, bien faire et faire le bien. Être bien avec toi-même et avec les autres. Remercie le Bon Dieu pour le chant des oiseaux, pour la rivière qui coule sous le pont, pour le vent, le soleil, la pluie et la neige. Bois un bon verre avec tes amis. Chante, siffle, cela fait du bien. » ---- La chronique patoise du QJ en direct :