Par : Fleury LJ
Publié : 17 août 2009

Le train à vapeur

Le train è brussou, Marie-Louise Oberli

La Babouératte, la Coccinelle

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Le train è brussou, Marie-Louise Oberli

Le train è brussou

Le train è brussou ? Ç’ât po moi des seuvenis de djûenasse ! Â Mairtchie-Concoués, les grosses locomotives è brussou s’aimouénaïnt de Bâle djünque è Saignedgie. C’était ïn émaiyement de vôe ces monchstres d’aicie, tot noi, que tchaimpaïnt d’énôrmes nuaidges de femîere dains le cie des Fraintches-Montaignes. Les hoûres de péssaidge di train poyaïnt variès de quéques menutes, nyün ne gremouénaie. Les dgens prenyaïnt le temps de vétche bâllement. Y me svïns d’ïn boûebe de tchie nos, ôvrie â tchmïn de fé di yûe qu’aivait odjoiyie ïn wagon è pyaitenèe po allaie dainsie è Yovlie. Les lôvraies de dainse étaïnt putôt raîres â temps péssè. Lai djûenâsse se retrovait en rotte po se pouétchaie voùé è y aivait dainse. Le djûene boûebe s’airrandgie po léssie ïn wagon è pyaitenèe en lai gare di Bémont. Aimeutaie les aimis po déchendre è Yovlie en lai serre-neût ne feut pon ène crovèe, vos peute me craire ! É dîche, tote lai rotte de copains ât raissembyèe su le wagon po lai déchente. On tchainte, on rujole, on sâte aivâ le wagon po le boussaie a pyait, obïn aitchmeûdre le rètgnât en lai déchente, çoli djünque è Yovlie. Lai dainse â bistrot de lai Pochte ne pyaque qu’â petét maitïn. Nos dainsous sôle, ïn po dains les brussales, repreniant le premie train po rentraie â Bémont. Le wagon è pyaitenèe se retrove en son yûe de depaît cmen pai miraissye. Nyün n’é ren vu, ren ôyu, mains lai rotte d’aimis é fait ène bélle sôetchie. Lai Babouératte mai 2009 ----

Le train à vapeur

Le train à vapeur ? C’est pour moi des souvenirs de jeunesse ! Au Marché-Concours, les grosses locomotives à vapeur s’amenaient de Bâle jusqu’à Saignelégier. C’était un émerveillement de voir ces monstres d’acier, tout noir, qui jetaient d’énormes nuages de fumée dans le ciel des Franches-Montagnes. Les heures de passage du train pouvaient varier de quelques minutes, personne ne grommelait. Les gens prenaient le temps de vivre calmement. Je me souviens d’un garçon de chez nous, ouvrier au chemin de fer du lieu, qui avait utiliser un wagon à plate-forme pour aller danser à Glovelier. Les soirées de danse étaient plutôt rares au temps passé. La jeunesse se retrouvait en groupe pour se rendre où il y avait danse. Le jeune garçon s’arrangea pour laisser un wagon à plate-forme en gare du Bémont. Ameuter les amis pour descendre à Glovelier à la nuit noire ne fut pas une corvée, vous pouvez me croire ! A dix heures, toute la bande de copains est rassemblé sur le wagon pour la descente. On chante, on rigole, on saute en bas du wagon pour le pousser au plat ou activer le frein à la descente, cela jusqu’à Glovelier. La danse au café de la Poste ne cesse qu’au petit matin. Nos danseurs fatigués, un peu dans les brouillards, reprennent le premier train pour rentrer au Bémont. Le wagon à plate-forme se retrouve à son lieu de départ comme par miracle. Personne n’a rien vu, rien entendu, mais la bande d’amis à fait une belle sortie. La Coccinelle mai 2009