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Par : Fleury LJ
Publié : 7 septembre 2013

Le journal n’arrive pas !

Lai Feuille n’airrive pe ! Val Terbi

Louyi-Djoset Bordgeais

{Le son }
Lu par Michel Dominé, Vicques, Le vicaire
Lu par Michel Dominé, Vicques, La Feuille n’arrive pas
{Le texte} Voili note p’tèt Dadée que r’vïnt en l’hôtâ. El è ritté dâs l’môtie. È sâte dains l’poiye èt pe dit  : - Mére  ! I sais mitnaint  ! - Mains Dadée, quoi donc  ? - I sais poquoi note chire è ïn gros ventre èt pe que s’ bote enne ventriere  ! È nos l’è aippris en lai masse, â prâtche ... - Mains qu’ât-ce qu’èl è dit  ? - El aittaind ïn vitçhaire  ! Eh ô, çoli ç’ât péssè è Merv’lie (Mervelie) èt note tiurie en aivait bïn fâte d’ïn vitçhaire  ! È y aivait brâment de tch’mïn djuqu’enson lai Scheulte et c’était tot grebi d’churs et d’tchaiveries. Ses vèyes tchaimbes n’poyant pus l’m’ner li enson ... Dâli, le vitçhaire s’bote en tchmïn, pésse les rotches d’lai Scheulte èt pe grïmpe dains les senties vouè les Allmoûsses. El aivait son grâlie dedôs l’brais mains è n’y avait p’ de tchmïn mairtçhaie d’dains ... El était perdju  ! Voili qu’èl ôe tchaintaie ïn p’tèt boûebat rev’niaint d’l’écôle. - Dis-voûere mon p’tèt, ât-ce que te cognias lai fairme d’lai Met d’sus  ? - Bïn chûr, ç’ât tchie nos  ! - Eh bïn môtre-me el’ tch’mïn. Tot balement, en bacâlant, l’vitçhaire djasait  : - Dis-vouère mon p’tèt, ât-ce que te vais â catétchisse  ? - Voué  ? I n’y seus dj’mais allaie  ! - Mains te cognias l’bon Dûe  ? - Tiu  ? Voué ât-ce qu’è traivaiye  ? È n’é p’ de chur poi chi, ne d’fairme  ! - Doux Djésus  ! Alairme de Dûe  ! È t’fât tot comptant me m’naie tchie vos  ! En airrivaint en lai Met d’sus, l’vitçhaire aivise lai mouetre di p’tèt  : - Maidaime, ç’ât aidé pés  ! Vote boûebe n’vait p’ ât catétchisse  ! - Mains note chire, ç’ât bïn trop loin, è fât ’laie djuqu’à Merv’lie  ! - Vos vos r’présentèz  ? È n’sait pepe que Djésus èt meuri po lu  ! - Oh, note chire, vos saites, nos sons loin d’tot  ! Nos n’ains p’ de lévidjasou, de radio, de bouéte que boudge, nos n’ains p’ lai feuille, le potchou d’lattres n’vïnt qu’enne fois tos les ché mois ... Dâli, nos n’saivïns pepe qu’èl aiyu été malaite  ! {Louyi-Djoset Bordgeais} ----- Voilà notre petit Xavier qui revient à la maison. Il a couru depuis l’église. Il saute dans la chambtre et dit  : - Maman  ! Je sais maintenant  ! - Mais quoi donc Xavier  ? - Je sais pourquoi notre curé a un gros ventre et pourquoi il doit porter une ventrière. Il nous l’a appris dans le sermon, à la messe ... - Mais qu’est-ce qu’il a dit  ? - Il attend un vicaire  ! Eh oui, cela se passait à Mervelier et d’un vicaire, notre curé en avait bien besoin  ! Il y avait tellement de chemin jusqu’en haut la Scheulte et là, il y avait beaucoup de granges et de bergeries  ! Ses vieilles jambes ne pouvaient plus l’emmener là-haut ... Là-dessus, le vicaire se met en chemin, traverse les gorges de la Scheulte, grimpe dans les sentiers vers les Alémaniques. Il avait son bréviaire sous le bras, mais il n’y avait pas de carte, pas de chemin marqué dedans ... Il était perdu  ! Voici qu’il entend chanter un petit gars rentrant de l’école. - Dis voir mon petit, est-ce que tu connais la ferme de la Met d’sus  ? - Bien sûr, c’est chez nous  ! - Eh bien, montre-moi le chemin. Tout tranquillement, en flânant, le vicaire causait  : - Dis voir mon petit, est-ce que tu vas au catéchisme  ? - Où  ? Je n’y suis jamais allé  ! - Mais tu connais le bon Dieu  ? - Qui  ? Où est-ce qu’il travaille  ? Il n’a pas de grange ni de ferme par ici  ! - Seigneur  ! Emmène-moi tout de suite chez vous  ! En arrivant à la Met d’sus, le vicaire s’adresse à la mère du petit  : - Madame, c’est pas possible  ! Votre garçon ne va pas au catéchisme  ! - Mais, Monsieur le Curé, c’est bien trop loin, il faut aller jusqu’à Mervelier  ! - Vous vous rendez compte  ? Il ne sait pas que Jésus est mort pour lui  ! - Oh, Monsieur le Curé, vous savez, nous sommes loin de tout  ! Nous n’avons pas de téléphone, de radio, de télévision, nous n’avons pas le journal, le facteur ne passe qu’une fois tous les six mois ... Donc, nous ne savions même pas qu’il avait été malade  ! {Louis-J. Fleury d’après les blagues de randonnées}