Par : Fleury LJ
Publié : 20 mars 2012

Eribert Affolter, RFJ, 18 mars 2012

Radio Fréquence Jura RFJ Rubrique en patois du 18 mars 2012 Auteur : Eribert Affolter Thème : Remèdes de vétérinaire et de médecin
RFJ /18 d’mârs 2012 Aimis di patois bondjoué. Lai snainne péssè, i seus t’allaie dire bondjoué ès mon véjain de dains le temps, mon aimi Djôsèt, ïn paiysain qu’i allôs édie tiant i étôs boûebat. I en é voidgeaie de bïn bé seuvnis. Nôs ains djâsè di temps péssè èt è m’é r’botaie en mémouere quequé bélles hichtoires. Nôs ains péssè ïn saceurdie de bon moment. Ề m’é raicontè c’te loûene, qu’i aivo rébiyè, mains qu’i n’peus’p voiedgeaie ranque po moi : « Ề i aivait, d’ci temps li, ïn vétérinaire que n’étôt’p pu trâs djuene. Ềl aivait brâment traivaiyie èt cognéchait tos les paiyisains di v’laidge èt des aleintoués. Ềl aivait pris tieûsain de totes les roudges bétes, les tchvâs, les bèrbis, les tchievres, les pous èt peus bïn svent des dgens tiaint le médecïn n’était’ p li. Ềl était aidé r’veutche, ès gremoiynaie s’vent, po dire lai voirtè ç’était ïn sot vé. Sai fanne é oyi dire qu’ïn médecïn de Seignedgie d’jabiaie de v’ni dmoraie dains le care po maindgie sai retraite. Ci poûre vétérinaire, ïn bé djoué, tombe malaite. Sai fanne vait trovaie ci médecïn, lu demainde d’allaie voûere son hanne, mais lu r’commainde de ne peut trâs l’engraingnie. Le médecïn s’en vait l’envèlie, fait mine de ran, léchant musaie qu’è pésse poi li. Çoli vait ! Lai saintè ât boénne ?  Ềh bïn ! I veut vôs dire médecïn. Nôs âtres, les vétérinaires, nôs sons aivéjie d’aivoi è faire en des malaites que ne djâsant’p. Ç’ât è nôs de trovaie yote mâ. Vôs, les médecïns, vôs vôs craites che malïns. Ềt bïn faites-en aitint d’aivo moi. I ne veus pus ran vôs dire. Ề vôs fât trovaie l’aivoû i é mâ. Ềs r’étend dains son yet, mouère couju. Le médecïn le révise èt le r’vire d’ènne sens peus de l’âtre. Ề y révise lai landye, les eûyes, les arayes, y prése tchu lai painse, ô son tiure. Ề y demainde de souchaie foue, de teuchenaie. Ề n’fât’p s’trompaie. Ề dit en sai fanne : « Vôte hanne ât bïn malaïte, èl é ènne fievre de tchvâ. I veus vôs grèynaie ïn biat po aivoi des r’mèdes tchi l’aipotiçhaire. Ề dait les pâre tras côp pai djoué dains ïn varre d’âve. Ề n’dait’p pus boère de vïn n’y de gote. Ề dait d’moraie â yet. Che dains çïntche djoué, èl é encoé de lai fievre è veut fayaie l’tçhûaie. Le vétérinaie ât v’ni tot biève èt d’aivo voirgoigne dit à médecïn l’aivoù è l’é mâ. Ç’ât d’veni des bons aimis que djâsans s’vent ensoinne des mâs des dgens èt des mâs des bétes. Voili ! Ềs fât qu’i vôs dieuche encoé âtçhe. Allaite voûere ces aidjolats tchu les lavons. Vôs allaie pésè ènne rudement boènne boussiatte. Èt bïn ç’ât tot po adjed’heû. I vôs tchvâ ïn bon duemoine èt ïn bon peûtou che vôs péssè è tâle. E. Affolter ---- 18 mars 2012 Amis du patois bonjour, La semaine passée, je suis allé dire bonjour à un voisin d’autrefois, mon ami Joseph, un paysan que j’allais aider quand j’étais enfant. J’en ai gardé un beau souvenir. Nous avons causé du temps passé et il m’a rappelé quelques belles histoires. Nous avons passé un très bon moment. Il m’a raconté cette blague, que j’avais oubliée, mais que je ne peux garder pour moi : « Il y avait, en ce temps-là, un vétérinaire d’un certain âge. Il avait beaucoup travaillé et connaissait tous les paysans du village et des environs. Il avait soigné toutes les vaches, les chevaux, les brebis, les chèvres, les cochons et souvent les gens lorsque le médecin n’était pas là. Il était toujours revêche, il grognait souvent, pour tout dire c’était un sot veau. Sa femme avait entendu dire qu’un médecin de Saignelégier pensait venir habiter dans le région pour passer sa retraite. Ce pauvre vétérinaire, un beau jour, tombe malade. Sa femme va trouver ce médecin, lui demande d’aller voir son mari, tout en lui recommandant de ne pas trop le chagriner. Le médecin s’en va le visiter, fait mine de rien, laissant penser qu’il passe par là. - Vous allez bien ! La santé est bonne ? - Eh bien ! Je veux vous dire médecin. Nous autres, les vétérinaires, avons l’habitude d’avoir affaire à des malades qui ne parlent pas. C’est à nous de trouver leur mal. Vous, les médecins, vous vous croyez malins. Eh bien faites en de même avec moi. Je ne vous dirai plus rien. Il vous faut trouver où j’ai mal. Il s’allonge dans son lit, bouche cousue. Le médecin l’examine et le retourne d’un côté, de l’autre. Il regarde la langue, les yeux, les oreilles, presse le ventre, écoute son cœur. Il lui demande de souffler fort, de tousser. Il ne faut pas se tromper. Il dit à sa femme :  - Votre homme est bien malade, il a une fièvre de cheval. Je vais vous faire une ordonnance qui vous permettra d’obtenir des remèdes chez le pharmacien. Il doit les prendre trois fois par jour dans un verre d’eau. Il ne doit plus boire de vin ni de goutte. Il doit rester au lit. Si dans cinq jours, il a encore de la fièvre il faudra l’abattre. Le vétérinaire est devenu tout pâle et avec honte a dit au médecin où il souffrait. Ce sont devenu de bons amis causant souvent ensemble du mal des gens et du mal des bêtes. Voilà ! Il faut que je vous dise encore quelque chose. Allez voir le théâtre des Aidjolats. Vous allez passer un tout bon moment.