Par : Fleury LJ
Publié : 19 juin 2011

Eribert Affolter, RFJ, 12 juin 2011

Radio Fréquence Jura RFJ Rubrique en patois du 12 juin 2011 Auteur : Eribert Affolter Thème : l’eau est précieuse
Eribert Affolter, RFJ, 110612
Beuret-Frantz, citerne aux Genevez ---- Rfj 12 d’juin 2011 Aimis di patois bondjoué, Lai feuye des mentes de ces dries djoués dit qu’è fât ménaidgie l’âve. C’ât lai voirtè. Lai tiere èt les rvîeres sont soitches. Ç’ât c’ment lai rétchaince (la richesse) è y é des dgens qu’en aint prou è gaye èt d’âtres que tirant lai landye. Nôs ains de lai tchaince d’étre de lai san de cés que sont encoé bïn piaici. I me demainde c’ment an fré sains âve. L’âve ç’ât lai vétçhaince Ïn heûvie sains noidge, ïn bontemps sains pieudge, è y é bïn grand que nôs n’ains’p vu çoli. Lai driere sennaine, i djâsôs d’aivô ïn véye de mon v’laidge. Ề me diait : « le temps r’bole » ! Ềt de r’botaie : « c’ment les dgens » ! Moi i n’le crais’p. Ề y é aidé t’aivu des èrtieulons dains lai naiture èt les dgens ne sont’p pus crouyes que d’dains le temps. Adjeud’heû tot se sait dains lai mnenute que cheût èt ces djâsous en r’botant encoé. Le temps que tchaindge çoli porèz être ïn po lai voirtè, mains c’te bole vire aidé de lai meinme san. Ran de nové d’dos le soraye. Bïn chur qu’ïn djoué çoli veut tchaindgie, mains c’n’ât’p po lai snainne que vïnt. Nôs sons aivéjie ât-ce que tot s’pése c’ment di paipie è dyïndye (à musique). L’heûvie des moncés de noidge, le bontemps des boénnes royes, le tchâtemps des grosses tchalous èt l’herbâ des bés djoués po raiméssaie les pomates èt les voyïns. Ç’ât c’ment diait mon onçha : « ènne longue rvîere tot piein ». Mains voili que d’dâs quéques annèes lai naiture motre é hannes qu’an ne peut tot faire sains ïn po lai rechpectaie. Nôs sont trap dyaîtè, nôs ains tot sains s’bèyie ïn po d’mâ. Virie le poulat, (robinet) èt peus voili nôs ains de l’âve. I m’s’vïnt, dains le temps, è fayait pompaie l’âve que v’niait d’ïn poutche. Lai pieudge empie (seulement) rempiachait le poutche. Ềlle reuchlaie aivâ le toé po s’embrûre, pai des tchenâs, dains ïn gros ptchu. Çoli m’fait musaie en cés que s’sont bèyie de lai poène po que l’âve v’nieuche tchu l’âvie. Ces dgens qu’aint creuyie ces saignies (ces tranchées) po que vôs poyeuchïns boére c’te boènne âve. I me s’vïnt qu’mon pére é t’aivu traivaiyie dains ces saignies. Nôs n’porant ran faire sains âve. Musaie’te â biatès di paiyisaidge, lai rvîere que cole, les étaings, totes ces biatès que f’sant que nôs poyeuchïns d’moraie dains ci bé care de tiere. Mains l’âve peut achi se démisselaie c’ment nôs l’ains vue d’aivo cés tsunami, ces gros temps. Ề ne fât’p trap s’faire de tieusain lai pieudge veut bïn tchoir ïn djoué èt y en airèz po tchétçhun. Èt bïn ç’ât tot po adjed’heû. I vôs tchvâ ïn bon duemoine èt ïn bon peûtou che vôs péssè è tâle. E. Affolter ---- En savoir plus sur les citernes et la gestion de l’eau aux Franches-Montagnes ---- 12 juin 2011 Amis du patois bonjour, Le journal de ces derniers jours dit qu’il faut ménager l’eau. C’est bien vrai. La terre et les rivières sont sèches. C’est comme la richesse, il y a des personnes qui en ont beaucoup et d’autres qui tirent la langue. Nous avons de la chance d’être du côté de ceux qui sont encore bien placés. Je me demande comment on ferait sans eau. L’eau c’est la vie. Un hiver sans neige, un printemps sans pluie, il y a longtemps que nous n’avons plus vu cela. La semaine dernière, je causais avec un ancien de mon village. Il me disait : « le temps devient fou » ! Et d’ajouter : « comme les gens » ! Je ne le crois pas. Il y a toujours eu des écarts dans la nature et les gens ne sont pas plus mauvais que dans le temps. Aujourd’hui tout se sait dans la minute qui suit et ces beaux parleurs en rajoutent encore. Le temps qui change, cela pourrait arriver, mais la terre tourne toujours dans le même sens. Rien de nouveau sous le soleil. Bien sûr qu’un jour cela va changer, mais ce n’est pas pour la semaine prochaine. Nous sommes habitués à ce que tout se passe comme du papier à musique. L’hiver des tas de neige, le printemps de bonnes averses, l’été des grandes chaleurs et l’automne des beaux jours pour ramasser les pommes de terre et le regain. C’est comme disait mon oncle : « un long fleuve tranquille ». Mais voilà que depuis quelques années la nature montre qu’on ne peut tout faire sans un peu la respecter. Nous sommes trop gâtés, nous avons tout sans se donner le moindre de mal. Tourner le robinet, et voilà nous avons de l’eau. Je me souviens, dans le temps, il fallait pomper l’eau qui venait du puits. La pluie seulement remplissait le puits. Elle venait du toit pour aller remplir, par des chéneaux, un grand trou. Cela me fait penser à ceux qui se sont donné la peine afin que l’eau coule sur l’évier. Ces gens qui ont creusé ces tranchées pour vous permettre de boire cette bonne eau. Je me souviens que mon père a travaillé dans ces canalisations. Nous ne pourrions rien faire sans eau. Pensez aux beautés du paysage, la rivière qui coule, les étangs, toutes ces beautés qui font que nous puissions vivre dans ce beau coin de pays. Mais l’eau peut aussi devenir dangereuse comme nous l’avons vu lors des tsunamis, ces tempêtes. Il ne faut pas trop se faire du souci la pluie reviendra un jour et il y en aura pour tout le monde. Et bien c’est tout pour aujourd’hui. Je vous souhaite un bon dimanche et un bon appétit si vous passez à table. E. Affolter