Publié dans le Quotidien Jurassien le 23 septembre 2022
Des pradges laivoù qu’an n’ s’ennue pe
{Dains ses pradges en patois, l ’Aibbé Oeuvray é l’aivége de raicontaie des loûenes. Dains lai rotte des fidèyes, cés que compregnant riant èt tradujant en cés que n’ compregnant pe. D’aivô son aiccoue, i en é ryevè quéqu’yènnes po ci byat.
}
-Cobïn què y é de saicrements
? demainde le tiurie que bèye le catétçhisse.
-È n’y en é pus, répond ènne baîch’natte. Vôs èz bèyie le drie en mai mémée.
Le Djosèt, qu’ n’était djemais en lai mâjon, ât moûe ïn djûedi . «
Nôs le v’lans entèrraie yundi, déchide sai fanne. Dïnche, è péss’ré â moins ïn dûemoinne en l’hôtâ.
»
Ïn tiurie était coégnu po ses pradges que n’en finichïnt pus. Ïn dûemoinne qu’è monte en lai tchaïre, èl aivait ïn sparadrap ch’ lai djoûe. «
Ci maitïn, qu’èl échpyique, i étôs che concentrè chu mon pradge qu’i m’ seus copè d’aivô mon raîsou.
»
- Dûemoinne que vïnt, yi dit un baroitchou, è vôs fât vôs concentraie chu vot’ raîsou èt peus vôs cop’rèz vot’ pradge.
»
Dous hannes djâsant d’yos fannes :
- Ma, fanne, ç’ât ènne oeuvriere, aidé en embrûe. Èlle ne râte pe.
- Ç’ n’ât p’ cment lai mïnne. Ènne faignante, èlle ne fait ran, èlle ne fait meinme pe son aidge.
 pairaidis, Ḕve se frotte contre Adam.
- Te m’ainmes
? qu’èlle yi d’mainde.
- Ât-ce qu’i aî l’ tchoix, répond le premie l’hanne.
Lai Mairie que se raivoéte dains l’ mirou : «
Çoli pend poi d’vaint, çoli pend poi d’rie, i n’ai pus ran d’ bon.
»
- Mains chié, yi dit son hanne. T’és encoé des bons l’eûyes.
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Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
Des sermons où l’on ne s’ennuie pas
{Au cours de ses sermons en patois, l ’Abbé Oeuvray a coutume de raconter des histoires drôles. Dans la foule des fidèles, ceux qui comprennent rient et traduisent à ceux qui ne comprennent pas. Avec son accord, J’en ai relevé quelques-unes pour cette chronique. }
-Combien y a-t-il de sacrements
? demande le curé qui enseigne le catéchisme.
-Il n’y en a plus, répond une fillette. Vous avez donné le dernier à ma grand-mère.
Le Joseph, qui n’était jamais à la maison, est mort un jeudi. «
Nous l’enterrerons lundi, décide sa femme. Comme ça, il passera au moins un dimanche au logis.
»
Un curé était connu pour ses sermons interminables. Un dimanche qu’il monte en chaire, il avait un sparadrap sur la joue. «
Ce matin, explique-t-il, j’étais si concentré sur mon sermon que je me suis coupé avec mon rasoir.
»
- Dimanche prochain, lui dit un paroissien, vous vous concentrez sur votre rasoir et vous couperez votre sermon.
»
Deux hommes parlent de leurs femmes :
- Ma, femme, c’est une ouvrière, toujours active. Elle n’arrête pas.
- Ce n’est pas comme la mienne. Une fainéante. Elle ne fait rien, elle ne fait même pas son âge.
Au paradis, Ève se frotte contre Adam.
- Tu m’aimes
? lui demande-t-il.
- Est-ce que j’ai le choix, répond le premier homme.
La Marie se regarde dans le miroir : «
Ça pend par devant, ça pend par derrière, je n’ai plus rien de bon.
»
- Mais si, lui dit son mari. Tu as encore de bons yeux.
Fête des patoisants 2022, le sermon du Chanoine Jacques Oeuvray
{ {{Les chroniques patoises de Bernard Chapuis en 2022}} }
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