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Par : Fleury LJ
Publié : 26 mars 2011

les dix commandements du piètre paroissien

Les dîches commaindements di croûeye paroissïn

La Babouératte, la Coccinelle

{En patois des Franches-Montagnes}
Les dix commandements, M.L.Oberli

Les dîches commaindements di croûeye paroissïn

Sostène était ïn hanne bïn daidroit, aidé prât ai baiyie ïn cop de main, grâtis bïn chûr ! Demouérè véye boûebe, è mouénaie sai vétchaince cmen bon y sembyaie ; haiyuroux, mïnne de ren, ïn frelat couéynou. Dains le vlaidge tos les dgens l’ainmaïnt bïn ; nyün ne s’étchâdait de ses triôles, paifois prou pitchaintes. Ç’ât dains ène snainne de ses dôberies qu’è gréyné ses dîches commaindements. Y aî bïn précisè « Ses commaindements ». Les voilì tâs que son imaidginâtion dôbatte le rssentaie : 1. En lai mâsse, t’airriverés tos les duemoûenes bïn taîd piésainment. 2. Â fond di môtie, te demouérerés po reluquaie les dgens aîsiement. 3. Â bout di bainc, te t’ïnstallerés po faire ïn sanne bïn saidgement. 4. Lai petéte mnôe, te voidjerés po lai quéte tot bouénnement. 5. Di temps de lai mâsse, po les proiyîres, te cyôrés le mouére bétement. 6. Aivaint lai fïn, te t’en âdrés en boussaint lai pôtche tot bâlement. 7. Quéques petétes fâtes, te conféssrés è Paîtches humbyement. 8. Po tot les tchaindgements, te gremouénerés â pus préssie doubyement. 9. Le tchurie, te survoiyerés po le rbnâtre brâment. 10. Les brais croûsies, t’aittendrés que le diaîle te prenyésse chûrement. Pai ïn gris djoué d’hèrbâ, Sostène ât paitchi po « Le paiys des taupes » (boussereus). Lu qu’aivait côtume d’ôdjoiyie ci redyïndiat en tchéque môe, ne se sré painé engraingnie d’ôyire ses aimis ôdjoiyie çte fotrie po pailaie de son dépaît po ïn monde moiyou. N’entchâ, dains le haimé èl é fait ïn graind veûd, pe encoué bïn lông nos vlent nos seuvni de lu pe de ses loûenes. {Lai Babouératte} ---- ----

Les dix commandements du piètre paroissien

Sostène était un homme honnête, toujours prêt à donner un coup de main, gratuit bien sûr ! Resté vieux garçon, il menait sa vie, comme bon lui semblait ; heureux, mine de rien, un brin plaisantin. Dans le village tout le monde l’aimaient bien ; personne ne se fâchait de ses plaisanteries, parfois assez piquantes. C’est dans une semaine d’euphorie qu’il écrivit ses dix commandements. J’ai bien précisé « Ses commandements ». Les voici tels que son imagination farfelue les ressentait : 1. A la messe, tu arriveras tous les dimanches bien tard plaisamment. 2. Au fond de l’église, tu demeureras pour reluquer les gens aisément. 3. Au bout du banc, tu t’installeras pour faire un somme bien sagement. 4. La petite monnaie, tu garderas pour la quête tout bonnement. 5. Pendant la messe, pour les prières, tu fermeras la bouche bêtement. 6. Avant la fin, tu t’en iras en poussant la porte tout doucement. 7. Quelques petites fautes, tu confesseras à Pâques humblement. 8. Pour tout les changements, tu grommelleras au plus pressé doublement. 9. Le curé, tu surveilleras pour le rebénir hardiment. 10. Les bras croisés, tu attendras que le diable te prenne sûrement. Par un jour brumeux d’automne, Sostène est parti pour « Le pays des taupes ». Lui qui avait coutume d’employer ce refrain à chaque décès, ne se serai même pas fâché d’entendre ses amis utilisé cette foutaise pour parler de son départ pour un monde meilleur. N’empêche, dans le hameau il a fait un grand vide, et longtemps encore on se souviendra de lui et de ses blagues. {La Coccinelle}