Publié : 9 août 2019

Une autre histoire d’Éric Ankli

Ènne âtre de çt’Éric Ankli

Bernard Chapuis

Publié dans le Quotidien Jurassien le 9 août 2019

Ènne âtre de çt’Éric Ankli

È yé l’ Jean qu’airrive tchie son oncha-poirrain è Grandfontaine. Le poirrain qu’yi dit : - Dis, fieu, i sais laivou qu’è y é des poûessaiyès. - Oh, qu’ât-ce qu’an fait ? - Nôs en vains tyirie yun. Ès sâtant dans l’auto. Ès paitchant d’ lai sens d’ Coéchelles, ïn p’tèt bôs poi li. Le poirrain s’ bote dains l’ bés, le fieu dains l’enson. Èt peus l’ poirrain taipe ïn pô, fait ïn pô d’ brut. Voili ïn poûessaiyè que paît. Èt pan ! Le fieu le fot bés. Ès l’ tchairgeant dains l’auto èt vaint s’ coitchi dains lai graindge chèz l’ Ki. Â bout d’ïn môment, è y aivait pyein d’ police tot atoé d’ lai graindge. Le fieu muse ïn pô, èt peus èl euvre lai poûetche èt dit è lai police : - Écoutèz, nôs ne v’lans p’ emmèrdaie. Nôs sons pris, nôs sons pris.  L’oncha tot enraidgi bondit de drie èt dit è lai police : - Vôs feryïns meus de faire vot’ traivail â yûe d’emmèrdaie les poûeres dgens. È se r’vire vé son n’veu : - Ç’ât d’ tai fâte, d’aivô tai grosse machine. Te dairôs t’aitch’taie encoé ènne pus grosse auto. Ès nôs aint vu dâ Rotche-d’Oûe. Note Coéchelles, Courcelles, un lieu-dit boisé sur la commune de Grandfontaine. ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis et Éric Ankli

Une autre histoire d’Éric Ankli

Jean arrive à Grandfontaine chez son oncle qui est également son parrain. Celui-ci lui dit : -- Filleul, je sais où il y a des sangliers. -- Alors, qu’est-ce qu’on fait ? -- Nous allons en tirer un. Ils sautent dans l’auto. Ils partent du côté de Courcelles, un petit bois des environs. Le parrain se poste en bas, le filleul en haut. Puis le parrain fait du bruit en tapant. Un sanglier surgit. Et pan ! Le filleul l’abat. Ils le chargent dans l’auto et vont se cacher dans la grange de chez l’ Ki. Au bout d’un moment, la grange était cernée par la police. Le filleul réfléchit, il ouvre la porte et dit à la police : -- Écoutez, nous ne voulons pas tergiverser. Nous sommes pris, nous sommes pris. L’oncle fou de rage bondit par derrière et dit à la police : -- Vous feriez mieux de faire votre travail au lieu d’emmerder les pauvres gens. Et en se retournant vers son neveu : -- C’est ta faute, avec ta grosse machine. Tu devrais t’acheter une auto encore plus grande. Ils nous ont vus depuis Roche-d’Or ! Note Coéchelles, Courcelles, un lieu-dit boisé sur la commune de Grandfontaine.