Publié : 15 mars 2019

Denis Frund, RFJ 10 mars 2019

Radio Fréquence Jura RFJ Rubrique en patois du 10 mars 2019 Thème : Les rues de Delémont
----- La chanson des Brandons, Vire mai faiye ---- à propos des Encrannes ---- La tradition des brandons ---- Traduction en français de l’émission en patois du 10 mars 2019 (RFJ) Amis du patois, bonjour. Voilà un carnaval qui vient de passer, avec bien du monde en tous lieux et surtout par un temps agréable. La dernière fois que je vous ai parlé, je vous ai promis de rediscuter des rues de Delémont, ces rues qui portent de beaux noms qui font songer au travail de la terre et à la campagne. Il y en a même quelques-unes qui portent des noms en patois et que bien des gens nomment sans en connaître le sens. Ainsi, la Rue des Voignous (les semeurs), la Rue des Encrannes (un droit de mettre une vache au pâturage), la Rue des Champois, qui vient justement du mot « tchaimpois » (pâturage), le Chemin des Finages (des prés, des champs) la Rue dôs le Borbèt (un lieu mouillé, humide), le Chemin des Bâts (des crapauds), la Rue de la Doux (la source) – pensez à la Danse sur la Doux qui aura lieu au mois de mai. Je m’arrête là et je suis persuadé que j’en ai oublié. Cela me plaît de trouver autant de beaux mots patois qui sont restés bien vivants. Je me souviens que dans le temps, on disait le Crâ di M’lïn. Maintenant, c’est la Rue des Moulins, est-ce bien d’avoir changé ? Je n’en suis pas certain. Dans bien d’autres pays, en Espagne, en Bretagne par exemple, on écrit les noms des Rues dans les deux langues : la langue du pays et leur patois. Comme cela serait beau de pouvoir lire en patois les jolis noms qu’on a choisi de mettre à plusieurs de nos rues : les Labours (les laibouès), les Faneurs (les fanous), les Moissons (les moûechons), les Javelles (les djaivènnes), les Mayettes (les moyettes), les Regains (les voiyïns), les Andains (les aindais), les Bergers (les bardgies), les Semailles (les voingnes), et il y en aurait bien d’autres encore. Plusieurs de ces rues se trouvent de part et d’autre de la Rue (ou du Chemin) du Vorbourg, là où il n’y avait qu’un vaste pâturage il y a 60 ou 70 ans. Quel changement ! Certes, s’il fallait rebaptiser toutes les rues de Delémont en ajoutant le nom en patois, cela reviendrait bien coûteux. Il faudrait gagner à l’Euro-millions ou à une autre loterie. Mais on ne sait jamais, maintenant que notre patois est reconnu, on peut toujours rêver, n’est-ce pas ? Voilà, j’en ai assez dit pour cette fois. Je vous rappelle le feu des Brandons, ce soir au Bambois et je vous souhaite un bon dimanche. A dans trois semaines ! Mars 2019 / Denis Frund