Publié : 15 novembre 2018

Nero, le chien gardien

Néro, un tout bon chien

Madeleine Blanchard

Néro, un tout bon chien

Quel gardien, ce Néro ! C’était un bâtard, un croisement avec un Saint-Bernard et un chien de chasse. Il était grand et avait une allure gentille. Mais voilà, il devait garder la maison. C’était son devoir. Quand il mangeait, il n’était pas bagarreur. Tous ses compagnons venaient manger avec lui. Il y avait Manolito, le canard, mais aussi les chats qui ne manquaient pas ce rendez-vous. Même le facteur était bien accueilli. Au mois d’août, en pleine fenaison, les maîtres de maison étaient dans les champs. Dans l’après-midi, environ à 14 heures, un homme arrive devant la maison. Le chien est couché devant la porte d’entrée. Il ne bouge pas. C’est le colporteur. Il fait une ou bien deux tournées par année. Il frappe à la fenêtre de la cuisine et puis s’approche de la porte d’entrée. L’entrouvre, le chien ne bouge pas. « Il y a quelqu’un, il n’y a personne ? » Il entre dans la cuisine. Le colporteur appelle encore un coup. Toujours, pas un bruit, mais le chien l’a suivi dans la cuisine. Le colporteur veut repartir. Mais le gardien est là. Ce Néro avait un principe : il laissait entrer tous les gens, mais ne les laissait pas ressortir si les maîtres de maison n’étaient pas là. Devant la porte, Néro observait chaque geste. Les maîtres de maison ne sont revenus qu’en fin d’après-midi. ô surprise ! Pour délivrer le colporteur. Cet après-midi là, il n’a pas fait de bonnes affaires. Bonfol, année 1975