Publié : 30 juillet 2018

Le tunnel pour l’autoroute

Le tunnel pour l’autoroute

Louis-J. Fleury

Le tunnel pour l’autoroute

L’A16 ât en conchtruction. E fât poichie l’ mont. Les ceusses d’ Morépont aint bôté enne ainnonce tchu lai feuye. Tchétchün peut misie. Les dou frérats Guéniat d’Esué s’ainnoncent et le minichtre les convoque. -- Aidonc, ces frérats, vos vlèz conchtruire ci tunnel ? -- Po chur chire minichtre. -- Combïn d’ôvris êtes-vos ? Vos sembiez bon mairtchie ! -- Nos sont dou, mon frérat è pe moi. -- Et les utis, les maichines ? -- Nos aint tchétchün enne boyevatte, ïn pi è enne pâle. -- Ma cment qu’ vos vléz c’mencie ? -- Eh bïn, mon frérat creûyieré è Yovlie è moi è Ésué. -- E vos vléz vos rencontraie ? -- Oh, chire minichtre, de dou tchôses yune. Nos s’ rencontrons et ça bïn o bïn nos n’ s’ rencontrons pe et vos airèz dou tunnels po l’ prix d’yun !

Le tunnel pour l’autoroute

L’A16 est en construction. Il faut percer la montagne. Ceux de Morépont ont mis une annonce sur le journal. Chacun peut miser. Les deux frères Guéniat d’Asuel s’annoncent et le ministre les convoque. -- Alors ces frères, vous voulez construire ce tunnel ? -- Pour sûr Monsieur le Ministre. -- Combien d’ouvriers êtes-vous ? Vous semblez bon marché ! -- Nous sommes deux, mon frère et moi. -- Et les outils, les machines ? -- Nous avons chacun une brouette, un pic et une pelle. -- Mais comment voulez-vous commencer ? -- Eh bien mon frère creusera à Glovelier et moi à Asuel. -- Et vous allez vous rencontrer ? -- Oh, Monsieur le Ministre, de deux choses l’une. Nous nous rencontrons et c’est parfait ou bien nous ne nous rencontrons pas et vous aurez deux tunnels pour le prix d’un !