Par : Fleury LJ
Publié : 28 août 2010

Le Petit Chaperon Rouge

Un conte des plus connus ! Voici une version patoise, traduite par Christiane Lapaire. Dans le document joint, elle est suivie de la version originale de Charles Perrault, éditée en 1697.
{ {{Qui nous enverra un dessin pour illustrer ces pages ? }} } Voici mis en film version sonore, les dessins de la classe de Marie-Jeanne Maître-Montavon et Elisabeth Siegenthaler. ----

Lo Petét Roudge Tchaiperon

Èl était ïn côp ènne petéte baichatte que poiétchait aidé ènne roudge câle que sai mére y aivait fait ; c’était pou çoli qu’en l’aippelaie lo Petét Roudge Tchaiperon . Sai grand-mére vétiait tot d’poi lée de l’âtre sens di bôs, ét èlle était bïn malaite. Ïn djoé sai mére aipeule sai baichatte ét y dit : - Vais voûere tai grand-mére et poétches-y ci petét potat de burre ét cés quéques fouéches. Mains ne tyitte pe lo tchemïn poéche que ton pére ét vu lo loup que rôdait dains lés bôs. Lo Petét Roudge Tchaiperon béye ïn baijat en sai mére ét s’en vait tot comptant. Mains airrivaie dains lés bôs lai baichatte croûege lo loup. - Bondjoué, qu’i dit lo loup, laivou ât-ce que te vais ? - I vais tchie mai grand-mére, y poétchaie dés fouéches ét ïn petét potat de burre. - Laivou ât-ce qu’èlle demoière ? - A bout di t’chemïn, a fond di bôs. - Et bïn dit lo loup, y vais âchi lai voûere, mains y veut péssaie pai ïn âtre tchemïn que toi, ét peus an voiront tiu ât-ce que veut airrivaie lo premie ! Aichetôt airrivaie lo loup caque en lai poûetche de lai grand-mére. - Tiu ât-ce qu’ât li ? demainde lai veille fanne. - Vote Petét Roudge Tchaiperon ! - Eûvre lai poûetche ét entre ! Lo loup euvre lai poûetche, s’aippreutche de lai grand-mére et lai maindge ! Èt bote lai tchemije de neût ét lai câle de lai grand-mére ét se coutche dains son yét. Tiaind lo Petét Roudge Tchaiperon caque en lai poûetche, ènne grosse voié y réponjit : - Tiu ât-ce qu’ât li ? - Ç’ât moi, vot petéte baichatte, y vos aippoétche è maindgie. - Eûvre lai poûetche ét entre ! Lai baichatte s’aippreutche di yét de lai grand-mére ét vit qu’èlle aivait ènne sacré téte ci djoé-li ! - Oh grand-mére, c’ment vos és dés gros l’eûyes adjed’heu ! - Ç’ât pou me te voûere, mon afaint ! - Oh grand-mére, c’ment vos ès de longues aroilles ! - Ç’ât pou meu t’oûeyi, mon afaint ! - Oh grand-mére, c’ment vos és de grantes dents ! - Ç’ât pou meu te maindgie !!!!! Ét lo loup sâte tchu lo Petét Roudge Tchaiperon ét lo mainge. Ïn tchessou étoiénaie d’oûeyï lés breuyais di Petét Roudge Tchaiperon rite vâs lai mâjon, aittraipe lo loup ét y eûvre lai painse. Lo Petét Roudge Tchaiperon ét lai grand-mére soûetchaint en diaint : - Ah ! qu’è faisait tchâd li dedains ! {Trâdut en patois lo 22 d’aivri 2010 par Christiane Lapaire} ----

 Le Petit Chaperon rouge

Il était une fois, une petite fille que tout le monde appelait le Petit Chaperon Rouge car elle portait un bonnet rouge. Un jour sa maman l’envoya porter une galette et un petit pot de beurre chez sa grand-mère qui était malade. En passant dans un bois, le Petit Chaperon Rouge rencontra le loup qui eut tout de suite envie de la manger. - Où vas-tu ? lui demanda-t-il - Chez ma grand-mère, lui porter une galette et un petit pot de beurre - Moi aussi j’aimerais la voir dit le loup, je prends ce chemin-ci et toi celui-là Un instant plus tard, le loup était déjà devant la maison de la grand-mère. Il frappa à la porte. Toc,toc,toc : - Qui est là ? - C’est le Petit Chaperon Rouge, dit le loup en prenant une petite voix. - Tire la chevillette et la bobinette cherra répondit la grand-mère du fond de son lit. Le loup tira la chevillette et la porte s’ouvrit. Il bondit sur la grand-mère et la dévora. - Toc, toc, toc fit à son tour le Petit Chaperon Rouge. - Qui est là ? - C’est moi Mère-grand ton Petit Chaperon Rouge qui t’apporte une galette et un petit pot de beurre. - Tire la chevillette et la bobinette cherra lui répondit une grosse voix. Le Petit Chaperon Rouge tira la chevillette et la porte s’ouvrit. Le Petit Chaperon Rouge s’approcha du lit et dit : - Mère-grand que tu as de grandes oreilles ! - C’est pour mieux t’entendre mon enfant ! - Mère-grand que tu as de grands yeux ! - C’est pour mieux te voir mon enfant ! - Mère-grand que tu as de grandes dents ! - C’est pour mieux te manger mon enfant ! Et en disant ces mots le méchant loup se jeta sur le Petit Chaperon Rouge et le mangea. Un chasseur alerté par les cris du Petit Chaperon Rouge se précipita dans la maison, attrapa le loup et lui ouvrit le ventre. Le Petit Chaperon Rouge et la grand-mère sortirent en disant : - Ah ! qu’il faisait chaud là-dedans ! ----

LE PETIT CHAPERON ROUGE

{{Charles Perrault, version de 1697}} {{orthographe originale respectée}} http://fr.wikisource.org/wiki/Histoires_ou_Contes_du_temps_pass%C3%A9_%281697%29/Petit_Chaperon_rouge Il estoit une fois une petite fille de village, la plus jolie qu’on eut sçû voir ; sa mere en estoit folle, et sa mere-grand plus folle encore. Cette bonne femme luy fit faire un petit chaperon rouge, qui lui seïoit si bien que partout on l’appelloit le petit Chaperon rouge. Un jour, sa mere, ayant cui et fait des galettes, luy dit : « Va voir comme se porte ta mere-grand, car on m’a dit qu’elle estoit malade. Porte-luy une galette et ce petit pot de beurre. » Le petit Chaperon rouge partit aussi tost pour aller chez sa mere-grand, qui demeuroit dans un autre village. En passant dans un bois, elle rencontra compere le Loup, qui eut bien envie de la manger, mais il n’osa, à cause de quelques bucherons qui estoient dans la forest. Il luy demanda où elle alloit. La pauvre enfant, qui ne sçavoit pas qu’il estoit dangereux de s’arrester à écouter un loup, luy dit : « Je vais voir ma mere-grand, et luy porter une galette. avec un petit pot de beurre, que ma mere luy envoye. -- Demeure-t-elle bien loin ? lui dit le Loup. -- Oh ouy, dit le petit Chaperon rouge : c’est par delà le moulin que vous voyez tout là-bas, à la premiere maison du village. -- Et bien ! dit le Loup, je veux l’aller voir aussi ; je m’y en vais par ce chemin icy, et toy par ce chemin-là ; et nous verrons qui plûtost y sera. » Le Loup se mit à courir de toute sa force par le chemin qui estoit le plus court, et la petite fille s’en alla par le chemin le plus long, s’amusant à cueillir des noisettes, à courir aprés des papillons, et à faire des bouquets des petites fleurs qu’elle rencontroit. Le Loup ne fut pas long-temps à arriver à la maison de la mere-grand. Il heurte : toc, toc. « Qui est là ? -- C’est vôtre fille, le petit Chaperon rouge (dit le Loup en contrefaisant sa voix), qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre, que ma mere vous envoye. » La bonne mere-grand, qui estoit dans son lit, à cause qu’elle se trouvoit un peu mal, luy cria : « Tire la chevillette, la bobinette cherra. » Le Loup tira la chevillette, et la porte s’ouvrit. Il se jetta sur la bonne femme, et la devora en moins de rien, car il y avoit plus de trois jours qu’il n’avoit mangé. Ensuite il ferma la porte, et s’alla coucher dans le lit de la mere-grand, en attendant le petit Chaperon rouge, qui, quelque temps aprés, vint heurter à la porte : toc, toc. « Qui est là ? » Le petit Chaperon rouge, qui entendit la grosse voix du Loup, eut peur d’abord, mais, croyant que sa mere-grand étoit enrhumée, répondit ; « C’est vostre fille, le petit Chaperon rouge, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre, que ma mere vous envoye. » Le Loup luy cria, en adoucissant un peu sa voix : « Tire la chevillette, la bobinette cherra » Le petit Chaperon rouge tira la chevillette, et la porte s’ouvrit. Le Loup, la voyant entrer, luy dit en se cachant dans le lit, sous la couverture : « Mets la galette et le petit pot de beurre sur la huche, et viens te coucher avec moy. » Le petit Chaperon rouge se deshabille, et va se mettre dans le lit, où elle fut bien estonnée de voir comment sa mere-grand estoit faite en son deshabillé. Elle luy dit : « Ma mere-grand, que vous avez de grands bras ! -- C’est pour mieux t’embrasser, ma fille ! -- Ma mere-grand, que vous avez de grandes jambes ! -- C’est pour mieux courir, mon enfant ! -- Ma mere-grand, que vous avez de grandes oreilles ! -- C’est pour mieux écouter, mon enfant ! -- Ma mere-grand, que vous avez de grands yeux ! -- C’est pour mieux voir, mon enfant ! -- Ma mere-grand, que vous avez de grandes dens ! -- C’est pour te manger ! » Et, en disant ces mots, ce méchant Loup se jetta sur le petit Chaperon rouge, et la mangea. MORALITÉ On voit icy que de jeunes enfans, Sur tout de jeunes filles, Belles, bien faites et gentilles, Font tres-mal d’écouter toute sorte de gens, Et que ce n’est pas chose étrange S’il en est tant que le loup mange. Je dis le loup, car tous les loups Ne sont pas de la mesme sorte : Il en est d’une humeur accorte, Sans bruit, sans fiel et sans couroux, Qui, privez, complaisans et doux, Suivent les jeunes demoiselles Jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles. Mais, hélas ! qui ne sçait que ces loups doucereux De tous les loups sont les plus dangereux !

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