Publié : 11 novembre 2016

La Saint-Martin en Ajoie

Lai Sïnt-Maitchïn en Aidjoûe

Paru dans le Quotidien Jurassien du 11 novembre 2016

Lai Sïnt-Maitchïn en Aidjoûe

{Meinme s’ lés ïnyes aint bïn tchaindgie, lai Sïnt-Maitchïn ât touedge vétçhâ tchie nôs. Dains lés cabairèts, an n’ trove pus d’ piaice. Lés dgens aint moyou temps d’ réjâvraie s’ès vlant faire lai Sïnt-Maitchïn. Èl en vïnt d’ïn pô tot poitchot. Lés Aidjolats que vétyant âtre paît eurveniant â paiys. Aiprés lai mâsse, ès s’ râtant â ceimtére dvaint que d’paitchi bâfraie. En vèlle de Poérreintru, d’â vardi djuqu’â yundi, è y é l’ mairtchie d’ lai Sïnt-Maitchïn. En lai sôte dains yos caboénattes, les mairtchainds prepôjant yôs produts. An n’ sairait djâsaie d’ lai Sïnt-Maitchïn sains dire âtçhe di m’nu. Aiprés l’aissiete de brûe és p’téts lédyumes, an chmèque lai dgealèe d’ ménaidge. S’encheut le noi boudïn servi d’aivô di bandâ, peus l’ beûyi d’aivô d’ lai salaidge de roûenes ou bïn dés tieutes gailriebes, li-dechus lai tchairbonnèye, aindoéyes èt grablèes. Po faire ïn pô d’ piaice dains l’ mâgon, è yé le côp di moitan. An boit ïn bon voirre de daimè. Cés qu’en aint l’ coéraidge porcheuyant d’aivô lés fies-tchôs, le tchaimbon, peus l’ reûti aiccompaignè d’ènne purèe d’ pommattes. D’aivô l’ café, ïn moéché de toétché en lai fraiyure èt peus encoé ènne boènne petète gotte po faire è déchendre tot ci r’cegnon. An veude tchâvé chu tchavé. È fât étre coéyat po t’ni l’ côp.} Notes {lés ïnyes}, les us et coutumes {di bandâ}, marmelade de pommes ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

La Saint-Martin en Ajoie

Même si les us et coutumes ont bien changé, la Saint-Martin est toujours vivante chez nous. Dans les restaurants, on ne trouve plus de place. Les gens ont meilleur temps de réserver s’ils veulent “faire” la Saint-Martin. Il en vient d’un peu partout. Les Ajoulots établis autre part reviennent au pays. Après la messe, ils s’arrêtent au cimetière avant de partir s’empiffrer. En ville de Porrentruy, du vendredi au lundi, il y a le marché de la Saint-Martin. A l’abri dans leurs cabanes, les marchands proposent leurs produits. On ne saurait parler de la Saint-Martin sans dire un mot du menu. Après l’assiette de bouillon aux petits légumes, on déguste la gelée de ménage. S’ensuit le boudin noir servi avec de la compote de pommes, puis le bouilli avec de la salade de betterave rouge, ou des carottes cuites, là-dessus la grillade, saucisses et rösti. Pour faire un peu de place dans l’ estomac, il y a le coup du milieu. On boit un bon verre de damassine. Ceux qui en ont le courage continuent avec la choucroute, le jambon, puis le rôti accompagné d’une purée de pommes de terre. Avec le café, un morceau de gâteau à la crème et encore une bonne petite distillée pour faire descendre tout ce festin. Il faut être solide pour tenir le coup. ---- La chronique patoise du QJ en direct :