Publié : 1er avril 2016

Chanson d’avril

Tchainson d’aivri

Bernard Chapuis

Paru dans LQJ, le 1 avril 2016

Tchainson d’aivri

{Aivri, le paitchi-feu euryut èt peus raimboiye ; Aivri, lai neût raincaye èt l’hûvie ât laivi. Lai lumiere ât poitchot dains les tchaimps èt les bôs. Le djûene s’raye d’aivri me tchaîrme èt me çhorit. ---- I retrov’ mon afaince dains le çhiouçhe de l’hoûere. Sains djemais eurpreudgie és boltius yos épeinnes. I retrove lai djoûe dains les ranchats en çhoé, Dains l’oûe di cie le soi, dains le bouss’rat que tchainte. ---- Ïn frelat de midyat saicole ses cieutchattes Èt l’aimoé endremi s’ât révoyie d’ïn cop. Les bieus l’oeûyes de mai bionde eursannant és prevenches Dains mon voirdgie crâchant piein de paîtçhrattes biantches. ---- I mâçhe mai musatte en lai roûe-neût de l’âve Tiaind les oujés çhôtant dôs l’aissôt’ des raimés. Rôtans nos tchâd’s vétur’s, le bontemps ât veni. Mains le mièle moquou m’é dit : Poûechon d’aigri !} Notes {le paitchi-feu euryut} : le printemps rayonne {raimboiyie} : briller {raincayie} : râler, être à l’agonie {boltiu :} églantier sauvage ; se dit aussi {graitte-tiu} {les ranchats en çhoé } : les talus en fleur {l’oûe di cie } : l’or du ciel {bouss’rat } : petite source {lai roûe-neût de l’âve} : le clair-obscur de l’eau {le mièle moquou} : le merle moqueur ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Chanson d’avril

Avril, le printemps rayonne et brille ; Avril, la nuit s’achève et l’hiver est loin. La lumière est partout dans les champs et les bois. Le jeune soleil d’avril me charme et me sourit. ---- Je retrouve mon enfance dans le souffle de l’air Sans jamais reprocher aux églantiers leurs épines Je retrouve la joie dans les talus en fleur, Dans l’or du ciel le soir, dans la source qui chante. ---- Un brin de muguet secoue ses clochettes Et l’amour endormi s’est éveillé soudain. Les yeux bleus de ma mie ressemblent aux pervenches. Dans mon verger croissent nombreuses les blanches pâquerettes. ---- Je mêle ma pensée au clair-obscur de l’eau Quand les oiseaux sifflent sous l’abri des rameaux. Enlevons nos chauds vêtements, le printemps est bien là. Mais le merle moqueur m’a dit : Poisson d’avril ! La chronique patoise du QJ en direct :