Paru dans
LQJ, le 26 février 2016
Lo tchait titulairijè
Ïn hanne d’ lai vèlle aivait aitchtè ènne véye fèrme. È y v’niait tos les saim’dis dûemoènes. È y péssait tos ses condgies. Mains lâmoi, çte véye mâjon était envayie poi les raittes. È r’trovait les ailiments entrissies. È y aivait des nids de raittes dains l’aimoére è lïndge. Èt peus i n’vôs djâse pe d’ lai croûye seintou. Ne di brut lai neût. Cment faire po les décombraie
? Les traipes d’aivô di fromaidge n’y poéyïnt ran. Ces crevures de raittes, è y en aivait trop.
È s’adressé â Canton.
- Le moyou moyen, qu’an yi dié, ç’ât d’ pâre ïn tchait. Nôs poéyans vôs en prâtaie yun en l’essai po ïn mois.
Dïnche feut faît. Â bout d’ïn mois, l’hanne rev’nié :
- Vot’ tchait é faît di bon traivaiye. Po l’ môment, i n’aî pus d’ raittes. Mains èlles poéyant r’veni. Ci tchait, ât-ce que vôs peutes m’ le léchie
?
- Sains probyème, mains è d’moére lai propriétè d’ l’État. Èl ât inchcrit dains nos eur’tieuyes.
Ènne snainne pus taîd, l’hanne raimoène le tchait :
- Lai mâjon ât d’ nové pieinne de raittes. Lo tchait n’y peut pus ran.
- Ah
! Ç’ât qu’entre temps an l’ont titularijè.
- Qu’ât-ce que çoli veut dire
?
- Çoli veut dire que mit’naint, èl ât paiyie â mois, èt pus en lai raitte, cment ci-d’vaint. Âtrement dit, èl ât dev’ni fonctionnaire.
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Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis
Le chat titularisé
Un citadin avait acheté une ancienne ferme. Il y venait tous les week-ends. Il y passait toutes ses vacances. Mais hélas, cette vieille maison était envahie par les souris. Il retrouvait les aliments souillés. Il y avait des nids de souris dans l’armoire à linge. Et puis, je ne vous parle pas de l’horrible odeur. Ni du bruit la nuit. Comment faire s’en débarrasser
? Les trappes garnies de fromage n’y pouvaient rien. Ces sales bêtes étaient trop nombreuses.
Il s’adressa au Canton.
-- Le meilleur moyen, lui répond-on, c’est de prendre un chat. Nous pouvons vous en prêter un à l’essai pendant un mois.
Ainsi fut fait. Au bout d’un mois, l’homme revint :
-- Votre chat a fait du bon travail. Pour le moment, je n’ai plus de souris. Mais elles peuvent revenir. Ce chat, pouvez-vous me le laisser
?
-- Sans problème, mais il reste la propriété de l’État. Il figure dans nos registres.
Une semaine plus tard, l’homme ramène le chat :
-- La maison est à nouveau envahie de souris. Le chat n’y peut plus rien.
-- Ah
! C’est qu’entre temps, nous l’avons titularisé.
-- Qu’est-ce que cela signifie
?
-- Cela veut dire que maintenant, il est payé au mois et plus à la souris comme avant. Autrement dit, il est devenu fonctionnaire.
La chronique patoise du
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