Par : Fleury LJ
Publié : 19 juillet 2014

Tendresse

Târou

Bernard Chapuis

Paru dans LQJ du 18 juillet 2014

Târou

{Lo Lucas vniait en lôvre tchie lai Simoune. Ès fricotïnt sniainne èt dûemoène. Lu, ç’n’était p’ ïn de cés embraichous. È n’aivait ran d’ïn roncïn. Ço qu’è vlait, c’était s’mairiaie â pus vite po avoi ènne fanne en l’hôtâ qu’ yi tnieuche le ménaidge propre en oûedre. Lai Simoune yi répétait : « Les aim’rous diant des mots dous en yôte bionde. Dis-m’voûere ïn mot dou. » Ci braîve Lucas n’en saivait pe. Lai Simoune, c’était ènne tchâl’rouse. Èlle ainmait è s’ faire chmoutsaie, baijotaie, mâdeûtaie. Èlle saivait trovaie des s’naîdges po çoli. - Mes tchaimbes feurmeyant. Graitte-me voûere ! È graittait saidg’ment. - Pus foûe ! Pus hât ! Tiaind qu’ès feunes mairiès, èlle ne s’ât p’ aipaîjie. - I aî ènne fremi dains l’ dôs. Grev’ye-me entre les épâles ! - Coidge-te, Simoune, c’était bon po dire aivaint qu’ nôs feuchïns mairiès.} des {s’naîdges} des combines ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Tendresse

Lucas fréquentait Simone. Ils se voyaient assidûment semaine et dimanche. Lui, il n’était pas porté sur les étreintes. Il n’avait rien d’un amoureux passionné. Ce qu’il voulait, c’était se marier au plus vite pour avoir une femme à la maison qui lui tienne le ménage propre en ordre. Simone lui répétait : « Les soupirants disent des mots doux à leur bien-aimée. Dis-moi donc un mot doux. » Ce brave Lucas n’en connaissait pas. Simone était ardente. Elle aimait se faire serrer, bécoter, câliner. Elle savait s’y prendre. - Les jambes me fourmillent. Gratte-moi donc ! Il grattait timidement. - Plus fort ! Plus haut ! Une fois couchés ensemble, elle ne s’est pas calmée. - J’ai une fourmi dans le dos. Gratte-moi entre les épaules ! - Tais-toi., Simone, c’était bon à dire avant que nous soyons mariés. {S’naîdges} combines ---- La chronique patoise du QJ en direct :