Par : Fleury LJ
Publié : 6 juin 2014

La légende de la soupe aux cailloux

Lai fôle d’ lai sope és caiyôs

Bernard Chapuis

Paru dans LQJ du 6 juin 2014

Lai fôle d’ lai sope és caiyôs

Ïn soudaie rentre â paiyis. Ě s’râte dvaint ènne caboénatte. Ěnne véye fanne tote reintrie le r’cit. - Qu’ât-ce te m’ veus soudaie ?  - I seus éroiyenè, i aî faim, i aî soi. - Vïns d’ dains. Te peus dremi poi tiere, boire de l’âve di pouche. Mains i n’aî ran d’âtre è t’ baiyie. C’était ènne avâriciouse, - Vôs èz bïn des caiylats ? - È n’en manque pe. Ě y en é tot grebi â d’vaint l’heus. Le soudaie bote è tieure de l’âve ch’ le fûe. Ě yaince dains lai casse ènne empâmèe d’ caiyôs èt peus èl eurmue. - È fârait dous trâs lédyumes d’aivô. - I en aî poichi. Tïns ! - Çoli s’rait encoé moiyou d’aivô ènne fiôse de laîd. - Ě m’en d’moére. Le soudaie eurmue l’âve ch’ le fûe, d’avô les caillous, les lédyumes, èt l’ laîd. - Ět encoé ïn crôta d’ pain, - Voili. Ç’ât tot ? - Quasiment. Ě m’fârait di sâ èt peus di féfre. Çoli chmèque dains tote lai caboénatte. Le soudaie rôte les caillous. - Fanne, botèz dous aissietes ch’ lai tâle. Sietez-vôs po maindgeaie lai sope d’aivô moi. ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

La légende de la soupe aux cailloux

Un soldat rentre au pays. Il s’arrête devant une masure. Une vieille femme toute ratatinée l’accueille. - Que me veux-tu, soldat ?  - Je suis épuisé, j’ai faim, soif. - Entre. Tu peux dormir par terre, boire de l’eau du puits. Mais je n’ai rien d’autre à te donner. C’était une avare, - Vous avez bien des petits cailloux ? - Il n’en manque pas. Il y en a dehors à foison. Le soldat met de l’eau à cuire sur le feu. Il jette dans la casserole une poignée de cailloux puis remue. - Il faudrait quelques légumes avec. - J’en ai par ici. Tiens ! - Ce serait encore meilleur avec une tranche de lard. - Il m’en reste. Le soldat remue l’eau sur le feu avec les cailloux, les légumes et le lard. - Et encore un croûton de pain, - Voilà. C’est tout ? - Presque. Il me faudrait du sel et du poivre. Cela sent bon dans toute la chaumière. Le soldat retire les cailloux. - Femme, mettez deux assiettes sur la table. Asseyez-vous pour manger lai soupe avec moi. ---- La chronique patoise du QJ en direct :