Par : Fleury LJ
Publié : 4 avril 2014

Le cheval du général

Le tchvâ di dgén’râ

Paru dans LQJ du 4 avril 2014 {Delmas était ïn dgén’râ d’ Napoléon. Èls aivïnt fait l’Écôle de Dyiere ensoéne. Ïn djoué qu’èl était graingne, Napoléon yi breûye : « I n’ veus pus t’voûere. Fôs le camp ! » Mon Delmas ât v’ni s’exilaie è Poérreintru. Èl était bïn, tchie nôs. È n’aivait ran d’âtre è fotre que de boire des voirres, de yére èt peus faire di tchvâ. È djâsait des hoûeres d’aivô l’ tiurie Denier. Ïn sïnt hanne aimi d’ïn sains-Dûe. Ès s’entendïnt bïn tos les dous. Ïn côp, ès s’sont r’trovès d’ lai sen d’ Lorette. Denier allait prayie bïn s’vent en lai tchaipèlle. Delmas était è pie. Ïn pô cheurpris, Denier yi demainde : - Cment qu’çoli vai, Dgén’râ ? - Mâ. Mon tchvâ ât crevè çte neût. Èl ât moûe sains saicrement. Le prétre, qu’était ïn coéy’nou, yi fait : - Èl ât moûe en dgén’râ. Napoléon qu’avait fâte de dgén’râs é raipp’lè Delmas. - I t’ poidgene. Te peus r’veni. Ci gnolu é tyitie Poérreintru, laivou qu’èl était che bïn, èt peus èl ât allè s’faire tyuaie è Leipzig.} ---- Ecouter la chronique lue par Bernard Chapuis

Traduction Le cheval du général

Delmas était un général de Napoléon. Ils avaient fait l’Académie militaire ensemble. Un jour qu’il était en colère, Napoléon hurle à Delmas : « Je ne veux plus te voir. Fiche le camp d’ici ! » Delmas vint s’exiler à Porrentruy. Il était bien, chez nous. Il n’avait rien d’autre à faire que de boire des verres, de lire et de faire du cheval. Il parlait des heures avec l’abbé Denier. Un saint homme ami d’un sans-Dieu. Ils s’entendaient bien tous les deux. Une fois, ils se sont retrouvés du côté de Lorette. Denier allait souvent prier à la chapelle. Delmas était à pied. Un peu surpris, Denier lui demande : - Comment ça va, Général ? - Mal. Mon cheval a claqué cette nuit. Il est mort sans sacrement. Le prêtre, facétieux, lui dit : - Il est mort en général. Napoléon qui avait besoin de généraux rappela Delmas. - Je te pardonne. Tu peux revenir. Cet idiot a quitté Porrentruy où il était si bien il est allé se faire tuer à Leipzig. ---- La chronique patoise du QJ en direct :