Par : Fleury LJ
Publié : 24 janvier 2014

La prière d’Alice

En lai revoiyure Alice

Babouératte

En lai revoiyure Alice

 coué d’ène de nos lôvrèes di patois é Breuleux, Alice, t’és aivu lai bouénne aivisâle de nos yére ïn byat se bé, d’âtou ïncoué. Aivô réchpèct po toi, Alice, y le gréyène po les aimis di patois, aifïn qu’ès se seuvenyaïnt. -Tchaind te verrai me tchri, Seigneu, ât-ce qu’y peus te demaindaie d’aivoi lai bontè de caquaie en mai pôtche, po qui seutche que t’airrive ? Y sais bïn que t’és dit que te vlôs vni cmen ïn laîrre, mains ce n’ap oblidgie. Te peus vni âtrement. Ç’ât po que nos feuchïns aidé prâts que t’és dit çoli. Nos t’en remèchyant, Seigneu. Mains, voûte lì, en l’hôta, Seigneu. Tchaind y fais mon ménaidge, y n’aîe pus vôere de djèt. Y m’ôdjoiye brâment ; ç’ât po çoli qui bote ïn dvaintie. Tchaind ïn aimi caque en mai pôtche, devaint d’eûvri, y réve mon devaintie po qui ne feuche pon trap ôdje, ne trap peute. Seigneu, léche-me le temps de révaie mon devaintie po te rcidre. Y te demainde çoli, mains fais cmen te voré. Ce sré aidé po le moiyou. Ç’ât dampie ène envyétaince qu’y vlô te confiaie. Entre aimis, çoli se fait, nyan pé ? É, n’és-te pe mon aimi ? Ç’tu que ne nos mainque djemais, pe en ç’tu qu’y aîe tote confiaince. È bïntôt, Seigneu ! Lai Babouératte

À l’au revoir Alice

Au cours d’une de nos veillées patoises aux Breuleux, Alice, tu as eu la bonne idée de nous lire un billet si beau, d’auteur inconnu. Avec respect pour toi, Alice, je l’écris pour les amis du patois, afin qu’ils se souviennent. Quand tu viendras me chercher, Seigneur, est-ce que je peux te demander d’avoir la bonté de heurter à ma porte, pour que je sache que tu arrives ? Je sais bien que tu as dit que tu voulais venir comme un voleur, mais ce n’est pas obligé. Tu peux venir autrement. C’est pour que nous soyons toujours prêts que tu as dit cela. Nous t’en remercions, Seigneur. Mais, guigne là, dans la maison, Seigneur. Quand je fais mon ménage, je n’ai plus guère de façon. Je me salis beaucoup ; c’est pour ça que je mets un tablier. Quand un ami heurte à ma porte, avant d’ouvrir, j’enlève mon tablier pour que je ne sois pas trop sale, ni trop laide. Seigneur, laisse-moi le temps d’ôter mon tablier pour te recevoir. Je te demande cela, mais fais comme tu voudras. Ce sera toujours pour le meilleur. C’est seulement un désir que je voulais te confier. Entre amis, cela se fait, n’est-ce pas ? Et n’es-tu pas mon ami ? Celui qui ne nous manque jamais et celui en qui j’ai toute confiance. À bientôt, Seigneur ! La Coccinelle